Le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF), la Confédération islamique Milli Görüs (CIMG) et Foi & Pratique qui ont refusé de signer en l’état la charte des principes de l’islam de France ont fait part de leurs observations et réserves à la présidence du Conseil français du CGCM. Parmi les thèmes évoqués : « les valeurs républicaines », « l’apostasie », « le prosélytisme abusif », « l’égalité Homme-Femme », « l’homophobie et la misogynie »…
[…] L’usage d’un discours marginalisant les musulmans et les imams, la généralisation de comportements inacceptables perpétrés par des individus isolés à la totalité de la communauté musulmane entameraient sérieusement le crédit de cette charte et donc celui du Conseil national des imams. […]L’islam, dont les principales sources sont le Coran et la Sunna, ne peut être délimité à une société ou une idéologie. Dans ce contexte, il n’y a qu’une seule croyance islamique acceptée par les musulmans à travers le monde. Par conséquent, il ne peut être question d’un islam national tels que « l’islam de Turquie », « l’islam du Maroc » ou « l’islam d’Algérie ».
Bien entendu, outre les fondements principaux de la religion islamique, il y a aussi un côté lié à la pratique déterminée par les us et coutumes, formée par l’interaction des cultures dans les sociétés considérées. En caractérisant l’islam par des critères tels que l’ethnicité, l’identité nationale ou l’idéologie, on prend le risque de voir apparaître des islams nationaux, déconnectés les uns des autres, modifiés et métamorphosés. Par conséquent, les concepts de base tels que l’Unicité de Dieu (tawhid) et la communauté musulmane (oumma) qui caractérisent l’islam, risqueraient alors d’être altérés.
Les différentes conceptions religieuses qui en naîtraient seraient alors considérées comme autant de religions différentes. Ainsi, le concept d’« islam de France » induisant une distinction de l’islam au niveau national ne saurait être une dénomination correcte. […]
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