Via les réseaux sociaux, et notamment Snapchat, des faussaires revendent des faux certificats de dépistage au Covid-19 pour plusieurs dizaines d’euros, à utiliser pour des voyages (s’ils sont négatifs), ou pour ne pas aller travailler (s’ils sont positifs).
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Grâce à ces faux tests, pas besoin de subir un prélèvement nasal désagréable. Les acheteurs s’épargnent, aussi, l’angoisse d’annuler leur voyage au dernier moment à cause d’un dépistage positif. Et ils peuvent compter sur le fait que les forces de l’ordre n’ont pas pour fonction d’authentifier les documents : ils ne font que vérifier si les passagers possèdent bien ce certificat avant d’embarquer. « Si on devait contrôler l’authenticité de chaque test, il faudrait 8 heures pour débarquer un avion », glisse-t-on du côté de la police.
C’est grâce à un faux document que Sarah, une influenceuse française sous l’identifiant @rasaxxtaytay, prétend, sur Snapchat, être parvenue à partir en voyage au Mexique il y a quelques jours. « Merci à @radarflash19, ton test il est passé crème wallah, tu m’as sauvé la vie », écrit-elle sur le réseau social. En fond du message, une photo du hublot de son avion à destination du Mexique. Le compte dont elle a fait la publicité par plusieurs captures d’écrans se vante de fournir des faux certificats PCR, mais aussi des fausses attestations pour le couvre-feu, ou encore des faux documents pour récupérer des points sur son permis.
Depuis, l’influenceuse aux 144 000 abonnés sur Instagram s’affiche en train de faire librement la fête et de profiter de la plage et du soleil de Cancún. Jointe par plusieurs canaux, elle n’a pas répondu à nos demandes d’interview. Son agence confirme seulement qu’elle est bien en voyage au Mexique jusqu’au 14 février.
(…) Difficile de quantifier le nombre de faux utilisés au départ de la France et à l’étranger, faute de capacités d’authentification et de contrôle accru des autorités. Sur sa page, le fournisseur de tests de l’influenceuse @rasaaxxtaytay assure qu’ils sont valables « au départ de la France ou des Emirats Arabes Unis, 100 % safe » et « utilisés plus d’une centaine de fois sur toutes les destinations (Oujda, Alger, Tunis, Le Caire, Dakar, Bamako, Abidjan, Lagos) ». De quoi laisser entendre que peu de ces fichiers sont véritablement signalés aux autorités.