Le sort de ce militant des droits de l’homme, placé à l’isolement depuis 2017, traduit la transformation graduelle de la pétromonarchie du Golfe en un Etat policier ultra-répressif.
Quatre ans sans contact humain, à l’exception de quelques brèves visites. Quatre ans dans un cachot de 4 m2, sans radio, sans télévision, sans même un livre pour s’évader en pensée. Et une simple couverture la nuit pour s’isoler du sol et tenter de dormir. Ces conditions de détention moyenâgeuses sont celles que les Emirats arabes unis (EAU), pétromonarchie qui se targue de tolérance et de modernisme, infligent à leur dissident numéro un, le militant des droits de l’homme Ahmed Mansour.
Ce père de famille de 51 ans, ingénieur de formation, qui se définit comme laïque et libéral, a été arrêté en 2017 et condamné l’année suivante à dix ans de prison pour « atteinte à la réputation de l’Etat ». Son calvaire carcéral et la parodie de procès qui l’a conduit derrière les barreaux sont relatés dans un rapport de l’organisation Human Rights Watch (HRW), publié mercredi 27 janvier. Entre les lignes de ce récit édifiant se lisent la transformation graduelle des EAU, fédération de sept principautés, en un Etat policier ultrarépressif et le renoncement des capitales occidentales à exercer la moindre pression sur ce généreux client de leur industrie d’armement. Les autorités émiraties n’ont pas donné suite à la demande de réaction du Monde.
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