« Nancy : un lycée cible d’une violente intrusion ». « Nantes : un homme interpellé cagoulé et armé ». « Mulhouse : une institutrice et directrice de maternelle menacée de mort ». Les lecteurs assidus du site Internet du Figaro auront remarqué que, depuis le 11 janvier, celui-ci consacre plus de place aux faits divers. Un petit événement, pour un journal qui n’en a jamais fait une spécialité. Une surprise pour la rédaction elle-même, qui n’a pas été informée de la création d’une cellule, composée de quatre journalistes titulaires et d’un jeune homme en contrat de professionnalisation, destinée à s’y consacrer à plein temps.
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« Ces sujets-là, c’est vraiment “La France a peur” », commente un journaliste
« Développer la couverture des faits divers à dix-huit mois d’une élection présidentielle, cela n’a rien d’anodin », grince un journaliste, qui redoute une « volonté d’entretenir une psychose sécuritaire ». « Le problème n’est pas tant de vouloir traiter des faits divers que de choisir des faits divers orientés, politiquement marqués », ajoute un autre. « Ces sujets-là, c’est vraiment “La France a peur” », complète un troisième, en référence à la phrase du présentateur télé Roger Gicquel au lendemain de l’arrestation de Patrick Henry, l’assassin du petit Philippe Bertrand.
Scrutés à la loupe, les premiers articles produits par la « cellule » ont parfois laissé dubitatif. « On a tous débuté un jour, défend un reporter. Mais quand le travail de vérification est insuffisant, c’est à la chefferie de renoncer à certains papiers. » D’autres refusent toutefois de verser dans le procès d’intention. Cette nouvelle orientation relèverait plutôt d’« une méthode un peu kamikaze », qui consisterait à « tenter des trucs pour voir si ça marche », avant de pérenniser, ou non, certains choix, assure un rédacteur. Contactée, la direction de la rédaction n’a pas donné suite à nos appels.
