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Le débat sur l’initiative dite “anti-burqa”, en votation le 7 mars, porte l’attention sur les communautés islamiques en Suisse. Qui sont ces personnes? D’où proviennent-elles? A quels courants appartiennent-elles? Tour d’horizon d’une population relativement jeune et diverse.
C’est dans les années 1960 que l’immigration musulmane a réellement débuté en Suisse. Jusque-là, cette population était marginale et ne comptait que quelques centaines de personnes. On note ensuite une augmentation, surtout entre 1990 et 2010. Depuis, elle tend à se stabiliser.

Selon les derniers chiffres de l’Office fédéral de la statistique (OFS) datant de 2019, 5,5% des résidents de 15 ans et plus se déclarent de confession musulmane en Suisse, soit environ 390’000 personnes. Les hommes constituent une légère majorité de 53%.

Le salafisme en Suisse

Avec le débat sur l’initiative dite “anti-burqa” se pose la question du fondamentalisme de la religion musulmane. Nul doute qu’un islam rigoriste existe en Suisse, selon les experts. Même si aucune enquête n’a été menée sur le sujet, il semblerait que leurs adeptes soient peu nombreux.

La Confédération a d’ailleurs mandaté l’Université de Lucerne pour étudier le salafisme, qui constitue l’un de ces courants rigoristes. Cette mouvance fondamentaliste – la plus visible en Suisse – nourrit d’ailleurs passablement d’incompréhension et de crainte. “On a vu dans beaucoup de religions au 19e siècle apparaître des branches piétistes, qui se retirent de la société. C’est le cas du salafisme”, fait savoir Christophe Monnot.

La sociologue des religions Mallory Schneuwly Purdie ajoute: “Le salafisme est lui-même pluriel. Il y a des personnes salafistes engagées dans une piété qui vont essayer d’appliquer à la lettre les différents commandements du Coran. Il y a aussi des salafistes qui sont plus politisés qui vont essayer d’utiliser les outils de la démocratie pour faire valoir des droits aux musulmans qu’ils estiment être bafoués.” Il existe aussi un troisième type de salafisme, selon la sociologue: “C’est celui que l’on appelle salafiste djihadiste, qui appelle à une forme de révolution et qui n’a pas de problème à utiliser la violence pour faire valoir sa cause.”

Mallory Schneuwly Purdie et Christophe Monnot insistent: un terroriste ne sommeille pas derrière chaque salafiste. Même si certains individus en Suisse trouvent toutefois dans cette mouvance les bases idéologiques au djihad armé.

Source RTS info

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