Arrivée de Turquie à l’âge d’un an, mariée sous la contrainte, moquée parce qu’elle était «trop française», la journaliste explique dans son livre «Claire, le prénom de la honte», qui sort ce mercredi, son «coming out identitaire» et la rupture avec sa famille.
[…] « C’est un témoignage personnel, je ne fais pas de politique », précise-t-elle, alors qu’elle lance de lourdes attaques dans son livre contre « les multiculturalistes » ou les « bien-pensants » qu’elle mentionne à 25 reprises en 200 pages. […] « Mes parents m’ont dit que Claire voulait dire sale en anatolien (NDLR : un dialecte turc). Mes amis, ceux à qui je voulais ressembler et dont je pensais qu’ils allaient dire : Super, une Française de plus, se sont indignés quand ils ont appris que j’avais osé chanter la Marseillaise, un chant d’une violence incroyable, super-raciste selon eux… Ils me voyaient encore comme une étrangère. »Alors qu’elle aime Charles Aznavour et Julien Clerc, la fillette voit sa famille se replier sur elle-même au tournant des années 1980 et 1990. « A partir d’un moment, on m’a dit : C’est Français, tu arrêtes, c’est interdit. Quand les paraboles sont arrivées dans notre cité HLM du sud de Rennes et que les derniers Gaulois sont partis, il y a eu un vrai repli. Juste avant, Delon et Belmondo étaient à la maison, ma mère passait ses journées à écouter Véronique Sanson. Et puis il y a eu ce tournant, progressivement. Ils ont commencé à regarder des films turcs, puis les infos, puis les magazines people de l’après-midi et Tournez manège en version turque… Il n’y avait plus de France. Et ils ont arrêté de progresser en français. Les associations qui leur disaient que si on leur demandait de faire un effort, c’était du racisme, n’ont pas aidé. Le résultat, c’est qu’à 45 ou 50 ans, ils ne pouvaient pas aller à la pharmacie tout seuls. » […]
(merci à moi)