A l’occasion du débat d’orientation budgétaire, ce vendredi, la majorité départementale a annoncé une augmentation du budget et une série de mesures pour l’aide sociale à l’enfance (ASE), alors que la collectivité est régulièrement épinglée sur le sujet. Avec cette année 2021, des spécificités puisqu’il s’agit d’ une année électorale — le renouvellement des 46 élus de l’assemblée territoriale aura lieu en juin. Mais aussi parce que le contexte est marqué d’une crise sanitaire et économique que traverse le pays depuis presque un an.
[…] Dans cette enveloppe sociale revue à la hausse, 168 millions d’euros seront consacrés à la protection de l’enfance, sujet particulièrement sensible. Car dans le domaine, le département des Hauts-de-Seine est dans l’œil du cyclone depuis des mois, pointé du doigt sur l’accueil des mineurs isolés et l’hébergement des jeunes confiés à l’aide sociale à l’enfance (ASE). Notamment depuis la mort en décembre 2019 d’un jeune garçon de 17 ans, poignardé par un autre jeune de 15 ans, alors qu’ils étaient tous deux logés dans un hôtel à Suresnes. […]Sur la problématique de l’hébergement, Georges Siffredi a précisé que « sur les 5100 enfants suivis par l’ASE, 624 sont effectivement placés à l’hôtel, soit 12 % ». Et 90 % d’entre eux sont des mineurs isolés, selon la collectivité. « C’est peut-être encore beaucoup mais il est faux de faire croire que tous les enfants sont placés à l’hôtel », ajoute le président du département. […]
L’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a publié un rapport sur la situation de l’Aide sociale à l’enfance dans les Hauts-de-Seine.
Les conditions d’accueil dans ces hôtels “sont globalement mauvaises et parfois inacceptables”, estime l’Igas: les jeunes “peuvent généralement entrer et sortir des établissements sans aucun contrôle”, y consomment alcool et cannabis, voire prennent part à des trafics. Du fait d’un “encadrement éducatif moindre”, vivre durablement à l’hôtel “est probablement moins propice à la réussite du parcours” des jeunes concernés, relève encore l’Igas, pour qui “le séjour hôtelier ne devrait pas dépasser quelques jours”.