Quinze personnes ont été interpellées en France et à l’étranger depuis l’ouverture de l’information judiciaire en janvier 2020. Elles sont soupçonnées d’avoir participé à un vaste système d’arnaque à l’assurance maladie visant à récupérer gratuitement des médicaments très onéreux en France pour les revendre en Egypte. Le préjudice est évalué à plusieurs centaines de milliers d’euros.
Il y avait les petites mains, recrutées sur Snapchat à condition qu’elles soient bien bénéficiaires de la CMU (couverture maladie universelle) pour aller se faire remettre en pharmacie des médicaments anticancéreux ou antihépatiques par exemple, confiés ensuite à des «récupérateurs» qui eux-mêmes les amenaient aux exportateurs chargés d’acheminer en Égypte les précieuses boîtes de médicaments qui pouvaient valoir jusqu’à 14.000 euros chacune. Le tout au préjudice de la Caisse primaire d’assurance maladie française. […]
En perquisition, les hommes de l’Oclaesp (Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique) ont saisi 200.000 euros de médicaments et 30.000 euros en espèces. Au même moment, un homme était interpellé en Italie, suspecté d’être un co-auteur.
Mais l’affaire ne s’arrête pas là, car les enquêteurs cherchent maintenant à identifier les collecteurs de ce réseau, à évaluer précisément le préjudice subi par le système de santé français et aussi à recenser les signalements sur d’autres affaires potentielles. […] «Nous poursuivons les investigations sur la filière égyptienne qui a été mise au jour mais nous élargissons notre travail d’enquête à ce qui s’avère être un phénomène plus global puisque nous étudions actuellement 800 à 1000 signalements sur des arnaques similaires avec un préjudice qui se compte en millions d’euros», précise le colonel Ehrhart.