Le projet de loi, adopté en première lecture à l’Assemblée nationale, ne concerne pas seulement les associations cultuelles. Le gouvernement pourra punir plus sévèrement toutes les associations. Certaines, en Corse, y voient un moyen pour Paris de s’en prendre à elles plus facilement.
D’autant que le projet, sur plusieurs points, entretient un flou bien pratique pour qui voudrait se débarasser de certaines d’entre elles, à en croire Emmanuelle Carli.
– Le respect de laïcité, l’égalité homme-femme, la dignité de la personne humaine, bien sûr, difficile de ne pas y souscrire, on comprend bien de quoi il s’agit. Mais quand l’exécutif parle de “sauvegarde de l’ordre public”, il parle de quoi exactement ? On n’en a pas la moindre idée.Une occupation comme celle que nous avons organisée le 31 décembre dernier, désormais, pourrait être considérée comme un trouble à l’ordre public. Et coûter son existence au collectif…
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Pour thierry Casolasco, ça ne fait guère de doutes :
– Avec cette loi, ils pourront très facilement décider que nous sommes hors-la-loi, à la moindre de nos actions. Et nous dissoudre. On s’y prépare. S’il faut on montera une autre association en parallèle, pour reprendre nos activités rapidement, si l’Etat se mettait en tête de nous dissoudre.
Emmanuelle Carli pense, elle, que le futur s’annonce semé d’embûches.
-On fait régulièrement des tee-shirts pour financer l’association, ou pour réunir des fonds pour les prisonniers. Mais selon ce qui apparaîtra sur le tee-shirt ou le mug, l’Etat pourra désormais considérer que c’est une apologie du terrorisme ou une attaque contre l’ordre républicain, et nous dissoudre par décret.