Changement d’avocats mais même stratégie de défense pour Gabriel Mpozagara. Jugés par la cour d’appel de Versailles après une condamnation en première instance à deux ans de prison avec sursis et 70 000 euros de dommages et intérêts pour «traite d’être humain» par le tribunal correctionnel de Nanterre, l’ex-ministre burundais, 79 ans, et son épouse se sont à nouveau présentés, ce mercredi, comme des employeurs modèles et bienveillants. Même stratégie de défense et même réquisitions puisque l’avocat général a réclamé la confirmation de la condamnation à l’encontre du couple.
Comme il y a deux ans, Méthode, 41 ans, l’ancien homme à tout faire du couple arrivé en France en 2008, avec un visa de touriste de trois mois, dépeint pourtant une tout autre réalité… «J’avais faim, je travaillais dans la peur, rembobine-t-il. Et je n’osais pas partir. Ils m’avaient pris mon passeport et ils me disaient qu’ils préviendraient la police si je m’en allais. Même la clé de la maison, ce sont eux qui la gardaient.» Quand son calvaire s’est achevé en 2018, après avoir été aperçu, dans le jardin de la propriété, par un employé de chez Lapeyre, Modeste ne pesait plus que 44 kg.
«Méthode, on le considérait comme un enfant de la famille, jure l’ancien ministre du Burundi et ex-directeur de l’Unesco. Ces accusations de traite d’être humain, je les conteste comme toutes les infractions qui me sont reprochées.»
«On était prêt à lui acheter une plantation de caféiers et une maison au Burundi, assure l’ex-ministre de la justice, plein d’aplomb. Mais on s’est rendu compte par la suite que son plan n’était pas de retourner là-bas. Il nous a tout simplement piégés.»
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Le Parisien