Chaque dimanche, interview au long cours avec un acteur ou un observateur de notre époque. Aujourd’hui, la sociologue Rachida Brahim analyse, à partir d’une étude des crimes racistes en France, comment notre société utilise la race pour traiter différemment les individus, avant de la nier lorsque ces derniers la font valoir pour se défendre.
Racialistes », « indigénistes », « décolonialistes » voire « islamo-gauchistes »… Après les populations issues de l’immigration réclamant l’égalité des droits, c’est au tour des universitaires en sciences sociales d’être accusés de brandir la race à tout bout de champ. Au gouvernement et même à gauche, on reproche à certains chercheurs et chercheuses de créer des divisions identitaires en étudiant les rapports sociaux au prisme de la race. Celle-ci, pourtant, est le résultat d’un processus subi par les populations à qui l’on applique un traitement différencié, par exemple en matière de logement ou de sécurité publique. […]