Les années 60 marquent le véritable essor de la télévision et son entrée massive dans les foyers français. Très rapidement, se pose la question de l’information du public sur la nature des programmes présentés. Est-il nécessaire de protéger la jeunesse face à des images qui peuvent heurter sa sensibilité? Le 26 mars 1961, décision est prise de créer une signalétique visant à prévenir les téléspectateurs d’un contenu présentant des scènes de violence ou de pornographie (selon les critères moraux de l’époque) dans une France encore très conservatrice et puritaine. Ce sera le carré blanc.
Le premier film diffusé avec ce carré inséré en bas à droite de l’écran fut Riz amer de Giuseppe de Santis avec Silvana Mangano et Vittorio Gassman. L’apparition de ce carré blanc a été prise peu de temps auparavant. En effet, la diffusion en janvier 1961 de L’Exécution de Maurice Cazeneuve allait provoquer l’indignation de nombreux téléspectateurs. En cause, une scène de quelques secondes où la jeune actrice Nicole Paquin apparaît nue de dos. Une scène qui aujourd’hui passerait totalement inaperçue.
Mais, à l’époque, on ne badine pas avec la morale, et les responsables de la télévision veulent donner un outil aux parents pour leur permettre de savoir ce qu’ils peuvent ou non montrer à leurs enfants et, ainsi, éviter les mauvaises surprises. L’ancêtre du contrôle parental était né ! En plus du carré blanc, il est acté, également, que les programmes dits sensibles ne seraient jamais diffusés en journée ou le week-end, réservés aux programmes familiaux, mais à des heures tardives. […]
Devenu rectangle en 1964, le “carré blanc” va perdurer jusqu’au milieu des années 90, puis être remplacé par une signalétique aux formes géométriques colorées. Aujourd’hui, le dispositif est constitué d’un logo signalant l’âge minimal pour le visionnage. Une obligation pour les chaînes de télévision, toujours soumises à des restrictions horaires de diffusion selon la nature du programme.