INFO LE FIGARO – Plusieurs étudiants attestent, preuves à l’appui, qu’ils ont effectivement été poussés à utiliser l’écriture inclusive dans un partiel de sociologie.
À Sciences Po Paris, des étudiants ont bien été poussés à utiliser l’écriture inclusive au cours d’un partiel. Et ce, lors de l’année universitaire 2020/2021. Le Figaro a pu se procurer une copie de cet examen qui concerne un cours de sociologie réservé aux élèves de deuxième année de bachelor ayant choisi la majeure économie et société. Mis en ligne sur le Moodle (plateforme d’apprentissage en ligne, ndlr) de Sciences Po Paris, le document précise dans ses consignes que l’écriture inclusive «est encouragée» mais que «son non-usage ne sera pas pénalisé, les étudiant.e.s étrangers.ères pouvant avoir davantage de difficultés à la mettre en œuvre». «Toutefois, un demi-point ‘‘bonus’’ sera attribué à celles et ceux qui tenteront de l’utiliser», indique le document. La suite de l’énoncé explique aux étudiants l’utilisation du point médian, l’une des pratiques les plus répandues de cette graphie.
Selon plusieurs élèves, il y a un an déjà, E.B, l’enseignant en charge de ce cours magistral sur «les grandes questions de la sociologie au prisme du genre» avait incité ses élèves à employer cette graphie. «Il nous a dit que ceux qui utilisaient l’écriture inclusive lors du partiel seraient favorisés, sans nous préciser toutefois qu’il y aurait de points en plus. Et en définitive, je pense que cela n’a pas été le cas puisque j’ai obtenu une bonne note sans le faire», explique un étudiant ayant suivi le cours en 2019-2020. Malgré cela, les propos de l’enseignant avaient suscité une levée de boucliers d’une partie des élèves ainsi que de certains chargés de TD. «Tout le monde n’était pas d’accord avec cela, il y a eu une petite polémique et beaucoup de questions ont été posées», se rappelle l’étudiant.
Contactées par Le Figaro, l’association étudiante Nova ainsi que l’UNI confirment ces témoignages. «Nous avons reçu depuis quelques jours plusieurs messages d’étudiants qui vont dans ce sens et nous trouvons cela scandaleux. Employer l’écriture inclusive en examen à Sciences Po Paris ne devrait pas permettre d’avoir une meilleure note que les autres», estime Quentin Coton, le responsable de la section UNI de Sciences Po. Ce que confirme également un enseignant historique de l’école. «Il y a quelques jours, quand la polémique a éclaté, je pensais que c’était totalement faux. Puis j’ai creusé et je vous confirme que des étudiants ayant utilisé l’écriture inclusive ont bel et bien été favorisés dans cet enseignement», assure-t-il.