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Les militantes féministes Elena Buscaino et Mina Bonakdar entendent sensibiliser les usagers des transports en commun de la capitale allemande sur «l’étalement masculin», un enjeu de domination et d’appropriation de l’espace public.

Un pantalon comme support de revendication. Les militantes féministes berlinoises, Elena Buscaino et Mina Bonakdar entendent sensibiliser les usagers des transports publics au manspreading, cette façon – plus qu’agaçante – pour un homme de s’asseoir en écartant allégrement les jambes sans considération pour ses voisines recroquevillées. Dans un métro berlinois bondé, un homme s’étale sur deux places. Dans un effet miroir, face à lui deux femmes écartent brusquement les jambes dévoilant sur leur pantalon l’inscription : «Stop manspreading!», rapporte l’AFP. «Il est parfaitement possible de s’asseoir confortablement dans les transports sans prendre deux places en écartant les jambes», assure à l’agence Mina Bonakdar, 25 ans. Les deux Berlinoises, étudiantes en design, ont créé le collectif Riot Pant Project qui transforme des pantalons d’occasion en support de revendications, pour encourager les femmes et personnes LGBT+ à se réapproprier l’espace public et à questionner les enjeux de domination.

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Sur Internet, le sujet est rapidement inflammable, certains hommes justifiant leur posture par leur spécificité anatomique. Un argument qu’aucune étude scientifique n’a pu jusqu’à présent confirmer. C’est plutôt «une question de répartition des sexes» au sein de la société, affirme à l’AFP Bettina Hannover, psychologue et professeure à l’Université libre de Berlin. «Les hommes […] montrent leur domination par leur position assise. Les femmes sont censées prendre moins de place et surtout se comporter de manière décente.» Interrogée par l’AFP, la compagnie des transports berlinois BVG assure que les plaintes sont trop peu nombreuses pour justifier une campagne spécifique, «pour le moment».

Libération


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