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Pourtant, il y en aurait des choses à dire, car le pays torpille les efforts de rapatriement de la République fédérale d’Allemagne à différents niveaux. Le 27 janvier dernier, les autorités de Banjul ont fait échouer une manœuvre d’expulsion collective organisée depuis la ville de Francfort. «Le jour de l’opération, 22 délinquants placés en détention en attendant leur expulsion ont été conduits à l’aéroport. La Gambie n’ayant pas donné la permission d’atterrir sur son territoire, l’opération a dû être annulée quelques heures avant le départ», confie un porte-parole du ministère de l’Intérieur du Bade-Wurtemberg à Die Welt — la majorité des Gambiens contraints de quitter le territoire vivent en Allemagne. On a tenté «de contacter les autorités gambiennes à plusieurs reprises afin d’obtenir la permission d’atterrir, sans succès», explique un fonctionnaire dans la confidence.

Déjà en octobre 2020, un vol charter avait dû être annulé, la Gambie n’ayant pas délivré d’autorisation d’atterrissage dans les temps, selon le ministère fédéral de l’Intérieur. Même les rapatriements individuels, effectués sur des vols de ligne et donc particulièrement coûteux, réussissent rarement. Selon une liste confidentielle de la police fédérale, 6569 Gambiens contraints de quitter le pays vivaient encore en Allemagne fin 2020. 42 ont été renvoyés dans leur pays d’origine au cours de l’année 2020 , et 53 autres ont été expulsés vers des pays de l’UE où ils avaient déjà introduit une demande d’asile.

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Le président Adama Barrow s’attire également des ennuis, déclenchant des protestations et des vagues de colère sur Internet, à chaque fois qu’un avion rempli de rapatriés atterrit sur son territoire.

La solidarité avec les «backway boys», comme on appelle en Gambie les émigrants qui passent par la «porte arrière» du système d’asile européen, est forte. Aucun chef de gouvernement africain ne gagne des électeurs en autorisant des rapatriements.

La Gambie est particulièrement dépendante de l’argent envoyé par les émigrants ; ces transactions représentent environ 15 % de la production économique annuelle. Pour le spécialiste de la Gambie Yorck Wurms, ces versements sont une des principales raisons pour laquelle le pays est si peu disposé à reprendre ses ressortissants. «Aucun État ne prend plaisir à réduire sa principale source de revenus», explique le directeur d’Irara, une organisation de réinsertion qui aide les demandeurs d’asile déboutés à redémarrer une vie dans leur pays.

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En réalité, les Africains de l’Ouest se distinguent tout particulièrement dans ce secteur de la criminalité. Selon le ministère de l’Intérieur du Baden-Württemberg, parmi les immigrants demandeurs d’asile, ceux qui viennent de «Gambie sont les premiers à enfreindre la loi sur les stupéfiants et à s’adonner au trafic de drogue».

Le Figaro.

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