Longtemps ignorées en Occident, les persécutions contre les chrétiens d’Orient ont été mises en lumière par les massacres du groupe État islamique en Irak et en Syrie. Si cette cause a depuis un fort écho en France, elle suscite de vifs débats au sein des partis politiques, en particulier à gauche.
Longtemps ignorée par les médias, la cause de cette minorité discriminée depuis plusieurs décennies a été mise en lumière par les vidéos d’exécutions de l’organisation État islamique, dès 2014, qui ont suscité une émotion planétaire. […]
Si tous à gauche s’accordent alors sur l’importance de porter secours aux chrétiens persécutés, peu de députés rejoignent les groupes de soutien composés quasi-exclusivement de personnalités de droite. Selon l’ancien socialiste Gwendal Rouillard, aujourd’hui député de La République en marche (LREM) de Lorient, une partie de la gauche reste réticente à s’engager pour la défense d’une communauté religieuse en tant que telle.
“Il existe à gauche un courant laïc qui est par tradition universaliste et considère la foi comme une affaire privée. Le courant chrétien démocrate, auquel j’appartiens, considère lui la religion comme l’identité d’un groupe, qui peut, à ce titre, être protégé”, explique-t-il.
Gwendal Rouillard est devenu, en 2018, co-président du groupe d’études sur les chrétiens d’Orient à l’Assemblée nationale. Une prise de poste qui a suscité des critiques dans son camp : “Certains m’ont accusé de mettre à bas la laïcité, j’ai été attaqué de manière assez violente. Pour autant, je trouve qu’il y a eu du progrès et que les élus de gauche sont aujourd’hui plus sensibles à la question, même si leur engagement reste timide”. […]
De son côté, la droite française, à l’origine de la création des deux groupes parlementaires, est très impliquée sur le sujet. “La France a un rôle historique de protection des chrétiens d’Orient, c’est un héritage qui remonte à Saint Louis au 13e siècle, et notre courant politique y est très attaché” explique Valérie Boyer, membre du groupe d’études sur les chrétiens d’Orient au Sénat, contactée par France 24. […]
Sur l’action des gouvernements Hollande et Macron, la sénatrice des Républicains porte un jugement sévère : “La France et même l’Union Européenne ont complètement failli sur la question de la défense des chrétiens. Où sont les actions concrètes ? Les arguments sur les droits de l’Homme sont hypocrites : on parle à la Chine malgré le traitement des Ouïghours, à l’Arabie saoudite qui ne brille pourtant pas par sa démocratie, mais on refuse tout contact avec certains pays comme la Syrie de Bachar al-Assad, pourquoi ? La question de la morale est un mauvais indicateur, notre curseur doit être les intérêts de la France et notamment la lutte contre le terrorisme islamique”. […]