Bâtiments protégés, forces de l’ordre en nombre, la grande ville du Minnesota a pris des mesures de sécurité exceptionnelles avant la comparution du policier, jugé à partir de lundi pour avoir tué l’Afro-Américain lors de son interpellation le 25 mai.
Patiemment, deux ouvriers se saisissent d’une haute barrière en fer en ce mercredi matin ensoleillé et l’assemblent à ses voisines. Grâce à ces ultimes tours de vis, le centre administratif du comté de Hennepin est désormais entièrement clos. Un cordon sécuritaire qui rend impossible l’accès à ce vaste bâtiment rectangulaire posé au cœur de la place centrale de Minneapolis (Minnesota), vers lequel tous les regards seront tournés à partir de ce lundi 8 mars.
Et pour cause, le site abrite le tribunal du comté où s’apprête à comparaître Derek Chauvin, le policier accusé d’avoir tué George Floyd en maintenant son genou sur son cou pendant huit minutes et quarante-six secondes, lors de son interpellation le 25 mai 2020. « I can’t breathe (Je ne peux pas respirer) », furent les dernières paroles de cet Afro-Américain dont la mort, captée par d’innombrables vidéos, a scandalisé les Etats-Unis et bien au-delà. Si cette audience s’annonce comme l’un des événements judiciaires les plus importants du pays depuis de nombreuses années, sa préparation fait l’objet de toutes les attentions et de toutes les craintes.
Vidé par le Covid-19, le centre-ville de Minneapolis et ses gratte-ciel rutilants ont pris des allures de camp retranché. La place centrale est ceinte de blocs de béton surmontés de grillages. Des rouleaux de fil barbelé hérissé de fines lames rouillées s’étirent entre deux rangées. De grandes plaques de bois ont été posées sur la façade de la mairie qui fait face au tribunal. Une atmosphère étrange à mi-chemin entre le Berlin de la Guerre froide et la « Green zone » de Bagdad.
« Malheureusement ces préparatifs sont nécessaires, philosophe Kent Schulze, un ancien professionnel de l’agriculture qui saisit le dispositif sur l’appareil photo de son téléphone portable. Compte tenu des événements de l’an dernier, il n’y avait pas d’alternative. »
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Le Parisien