« Les mesures sanitaires ont modifié la délinquance »
« À partir de 19 h 30, on a l’impression de patrouiller comme à 2 h du matin, en plein hiver, raconte un policier de terrain. Les mesures sanitaires ont modifié la délinquance. Certains faits ne peuvent plus se produire, parce qu’il n’y a plus de victimes potentielles dans les rues. » Les interprètes traducteurs en langue arabe, qui assistent la justice, appuient ces propos : « On pouvait être débordé. J’intervenais une demi-douzaine de fois par semaine au tribunal ou au commissariat, aujourd’hui, une ou deux seulement », dit l’un d’eux.
Entre-temps, les délits se sont diversifiés. Cette délinquance de rue, crapuleuse, s’est notamment « reportée sur les cambriolages », estime un policier de la brigade anticriminalité. La « flambée » est ressentie dans les communes voisines, comme à Rezé, qui a enregistré une hausse hallucinante de 80 % de cambriolages en 2020. « Il est beaucoup plus difficile d’arrêter un cambrioleur qu’un voleur de téléphone, admet le fonctionnaire. Il n’y a personne qui s’en aperçoit. Et il y a des milliers de pavillons dans l’agglomération. » Quand des cambrioleurs sont interpellés, il s’agit très souvent, dit-il, de migrants.
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Ouest-France