Plusieurs syndicats du collège Jean-Renoir ont fait part de leur inquiétude après l’annonce du retour d’un élève qui avait été exclu définitivement en décembre pour avoir frappé à l’arme blanche un de ses camarades.
Qu’il ait réellement voulu l’agresser ou non, le résultat reste le même. Un élève a été blessé à coups de couteau et on ne peut pas considérer cela comme un acte anodin », souffle un enseignant du collège Jean-Renoir de Bondy (Seine-Saint-Denis). Ce mardi, plusieurs sections syndicales de cet établissement, classé réseau d’éducation prioritaire (REP), ont écrit une lettre au recteur de l’académie de Créteil pour leur signifier leur surprise et leur inquiétude après avoir appris qu’un élève, exclu définitivement du collège en décembre pour avoir porté deux coups de couteau à un camarade, allait finalement être réintégré.
[…]L’élève « a commis un acte très grave qui a marqué le public de l’établissement et a inquiété les élèves, les familles et les personnels, écrivent les enseignants dans leur courrier, qui demandent au rectorat de revenir sur sa décision. Nous ne pouvons pas comprendre que notre hiérarchie désavoue notre travail et accorde ses faveurs à un élève qui reconnaît lui-même avoir asséné deux coups de couteau à un autre. »
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Pour Frédérique Blot, cet incident témoigne avant tout du manque de moyens alloués à l’établissement. « Il n’y a pas assez de surveillants, le collège est surchargé. Les élèves ne travaillent pas dans de bonnes conditions. » D’après le rectorat, l’annulation de l’exclusion est due à un « vice de forme » dans la tenue du conseil de discipline et non pas au fond de l’affaire. Le conseil de discipline doit en effet suivre des règles strictes. Ses décisions peuvent d’ailleurs faire l’objet d’un recours au tribunal administratif. Le rectorat assure également que l’affaire sera traitée dans « le meilleur intérêt de l’élève et de l’établissement ».