franceinfo : Est-ce que les rixes et violences entre jeunes se multiplient ces derniers temps ou est-ce une impression ?
Laurent Mucchielli : C’est une impression et c’est classique. Ça fait 25 ans que je fais ce métier, j’ai dû connaître une douzaine de ces épisodes de panique politique et médiatique, où tout à coup à partir de deux ou trois faits divers un peu plus graves que d’habitude on met le projecteur sur quelque chose. Et du coup, on est en alerte permanente sur tout ce qui paraît en rapport avec ça, on le fait remonter à la Une. Alors qu’en réalité ça se produit toutes les années et tout au long de l’année. Le problème c’est de venir plaquer des interprétations générales sur des faits divers qu’on ne connaît pas en plus, puisqu’on veut toujours parler dans les heures qui suivent un fait divers, alors qu’on ne sait encore rien du tout. On verra dans des semaines, voire dans des mois, le résultat des enquêtes de police judiciaire qui nous diront le pourquoi du comment dans des histoires concrètes humaines. Dans les premières interviews que je faisais il y a une quinzaine d’années, on me disait déjà : est-ce que ce n’est pas plus violent ? C’est toujours les mêmes choses qui reviennent.
Au-delà des embrouilles, il y a parfois des morts comme on l’a vu récemment en Essonne..
Ça arrive. Quand il y a un fait divers, ça choque tout le monde, c’est normal. Mais statistiquement la mort, de même que le recours à des armes à feu, c’est très, très rare en réalité.
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