Une vidéo montrant un individu d’origine chinoise juché sur un chariot tiré par un homme noir a provoqué la colère en Zambie. Très présente dans le pays, la communauté chinoise est de plus en plus critiquée par la population locale. En Zambie, où les relations des habitants avec la communauté chinoise sont tendues, l’affaire a pris un tour politique.
! Descends du chariot !” La scène, partagée sur Twitter, vendredi 5 mars, a provoqué la fureur des Zambiens. On y voit un homme d’origine chinoise baisser le rideau métallique d’un magasin avant de grimper sur un chariot à roulettes tracté par un homme noir. Quelques mètres plus loin, le duo est interpellé par un groupe de jeunes. Ils intiment au “passager” de descendre de la plateforme : “Tu ne peux pas marcher ? !” répètent-ils en l’encerclant. Acculé, l’homme finit par obtempérer. “C’est la Zambie ici, et on défend nos droits, tu ne fais pas ça !” sermonne l’un des jeunes.
Dès le lendemain de la diffusion de la vidéo, Miles Sampa, le maire de Lusaka, la capitale de la Zambie, où s’est déroulée la scène, se rend dans le magasin aperçu sur les images. Sous l’œil d’une caméra, il exige des explications au commerçant, visiblement dépassé. Dans la soirée, le maire annonce triomphalement que le responsable de la galerie marchande qui abrite le magasin envisage de mettre fin au bail du commerce et promet un emploi au “chauffeur” aperçu sur la vidéo.
Depuis, le ministère du Travail s’est emparé de l’affaire, qui s’affichait en une du Daily Nation le 8 mars. “Le Chinois au chariot”, comme le surnomme désormais la presse locale, “est menacé d’expulsion”, titre le quotidien zambien.
“Nous ne savons pas s’il s’agit d’une blague ou si cela s’inscrit dans le cadre d’un travail, nous enquêtons sur les faits et si nous découvrons qu’il s’agit d’un emploi, cet homme devra dire au revoir à la Zambie, nous l’expulserons parce que nous ne pouvons pas laisser qui que ce soit abuser notre population”, déclare le ministre du Travail, Chanda Kaziya, cité par le journal.
Problème : invité à s’exprimer devant la presse par le ministre, l’employé assure que l’homme aperçu sur la vidéo n’est pas son patron mais un ami de celui-ci. […]