Est-il éthique, même si vous êtes un journal dont le modèle économique est l’abonnement, que seuls ceux qui ont les moyens de se l’offrir aient accès à la meilleure information possible ?
Un grand nombre de journaux ont fait le choix de rendre gratuite leur couverture de la pandémie : à certains moments, sur certains sujets, oui, l’accès à l’information relève du service public, y compris pour des médias privés. Chacun peut ensuite doser la gratuité, en faire le réglage qu’il désire.
Mais le COVID a aussi créé un précédent : si les informations sur l’épidémie sont vitales, que dire de celles sur les violences policières, le mouvement Black live matter, la couverture de la présidentielle américaine de 2019 ? Tout cela ne mérite-t-il pas aussi que les vannes soient ouvertes ? Peut-être mais qui payera alors ce journalisme de qualité et où trouver l’argent pour le faire exister ?
On retrouve là un vieux débat, presque aussi vieux que l’internet. Avec une sacrée nouveauté : si l’information de qualité est payante, la désinformation, elle, est gratuite, disponible partout et en accès libre. Là-dessus, malheureusement, on n’a pas encore trouvé le réglage.