La saga se poursuit à Trappes (Yvelines). Un mois et demi après l’affaire Didier Lemaire, ancien professeur de philosophie au lycée de la plaine de Neauphle qui a dénoncé la mouvance islamiste dans la ville, le sujet n’est toujours pas clos. Placé sous escorte policière après des menaces, l’enseignant avait ensuite multiplié les interventions médiatiques pour expliquer que Trappes est une « ville définitivement perdue, tombée aux mains des islamistes ».
Réuni en conseil municipal lundi soir, l’ensemble des élus a autorisé le maire (Génération.s), Ali Rabeh, à déposer plainte pour diffamation au nom de la ville contre plusieurs personnalités d’extrême droite comme Eric Zemmour. Le polémiste avait déclaré sur le plateau de CNews le 8 février que « Trappes est une ville musulmane régie par la loi islamique […], c’est un territoire qui n’est plus français ».Plusieurs cadres du Rassemblement national (RN) sont également visés : Jordan Bardella, tête de liste aux prochaines élections régionales en Ile-de-France, Laurent Jacobelli, porte-parole du parti, et Christian Lechevalier, conseiller régional (RN) de Bretagne.
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Contacté, Othman Nasrou estime que, « oui, il faut défendre l’image de la ville ». L’élu d’opposition, également premier vice-président du conseil régional d’Ile-de-France, chargé des relations internationales et des affaires européennes, se dit « solidaire du maire s’il est menacé » et rappelle que la protection fonctionnelle est un droit.
Il considère cependant qu’Ali Rabeh relance la séquence médiatique : « Il remet une pièce dans la machine dans son match avec l’extrême droite, ce n’est pas forcément la bonne stratégie. » Othman Nasrou souligne également que ces actions en justice représentent un coût pour la ville, et se demande quelle en sera l’issue. En attendant, le calendrier judiciaire n’est pas encore connu.
Le Parisien