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Musulmane et féministe, Asiya Bathily dénonce le silence autour des violences sexuelles

Pour la Journée internationale des femmes musulmanes, ce 27 mars, la militante féministe et autrice Asiya Bathily s’exprime sur l’importance de libérer la parole autour des violences sexistes et sexuelles qui, dans la société comme dans la communauté musulmane, restent tabous et silenciées. Echange.

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A cette occasion, l’inspirante jeune femme prendra le micro lors d’un talk organisé sur Facebook par l’association féministe et antiraciste Lallab, qui décortique cette année le thème “Femmes musulmanes : de la puissance au pouvoir collectif”. Un rendez-vous au cours duquel la militante reviendra sur la lutte qu’elle mène depuis l’écriture et l’auto-publication de son premier livre, Réapprendre à vivre, et la façon dont elle a elle-même fait de son vécu personnel un combat collectif.

Quelques jours avant l’événement, au bout du fil, elle revient sur l’importance de cette journée et de ce qu’elle permet. Elle insiste sur la nécessité d’une meilleure connaissance des psychotraumatismes qui font suite aux violences sexuelles afin de lutter efficacement contre la culture du viol, sur l’urgence qu’il y a à normaliser ce sujet tu, et à apporter un soutien sans faille à celles et ceux qui se confient. Enfin, elle décrypte aussi comment l’islamophobie au sein des institutions policières et de soin peut constituer un frein à la libération de la parole des victimes concernées. Entretien.

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Terrafemina : Pourquoi la Journée internationale des femmes musulmanes est-elle essentielle, selon vous ?

Asiya Bathily : En tant que femmes musulmanes, nous nous retrouvons à l’intersection de plusieurs oppressions : sexistes, racistes, islamophobes. Et ces oppressions ont un impact réel sur nos quotidiens.

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Diriez-vous que l’islamophobie présente dans la société est un frein supplémentaire à la libération – et surtout à l’écoute – de leur parole ?

A. B. : Je pense, oui. Le fait de savoir qu’il y a de l’islamophobie au sein des institutions qui sont censées nous protéger va engendrer de la méfiance. Et donc, une crainte de s’y rendre. Par rapport au viol, des freins entrent déjà en jeu lorsqu’on se retrouve en face de policier·e·s ou de soignant·e·s lorsqu’on est une femme, alors en tant que femme musulmane racisée, on se dit que ça peut être des freins supplémentaires.

De plus, dans les témoignages que je reçois, certaines me disent que lorsqu’elles vont voire un·e psychologue pour raconter leur histoire, on va souvent renvoyer leur agression à leur origine ethnique, à leur culture, à leur religion

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L’article dans son intégralité sur TerraFemina

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