Dany Laferrière, qui est maintenant membre de l’Académie française, était invité à l’émission littéraire La grande librairie en avril 2020. Il était là pour parler de son roman L’exil vaut le voyage.
L’animateur, François Busnel, lui a demandé :
« Vous écrivez également, et ça, c’est très surprenant : “Quand j’arrive dans une nouvelle ville, je vais d’abord au cimetière et ensuite dans une librairie”. Qu’est-ce que vous allez faire dans un cimetière ? »
Dany Laferrière répond :
« Pour savoir comment une ville vibre, pour savoir si cette ville accepte les étrangers, où ils placent leurs morts… vous allez voir si les gens s’épousent entre eux.
« Quand, par exemple, au Québec, les Gagnon s’épousent entre eux, la mère s’appelle Gagnon et le mari s’appelle Gagnon, et les enfants épousent un autre et quand en fin de compte ils forment, ce qu’on appelle au Québec, un tricotage serré de la famille… on a l’impression que cette société n’a pas évolué vers l’Autre. »
Dany Laferrière nous présente en France comme une terre de consanguins !
Ce n’est pas très gentil. D’autant plus qu’un homme et une femme peuvent très bien porter le même nom de famille, mais ne pas venir de la même famille. Tiens, par exemple, selon le site loophaiti.com, « le nom de famille le plus courant en Haïti est Jean. Il est porté par 668 437 citoyens, soit 1 personne sur 16 ».
Michaëlle Jean et Wyclef Jean portent le même nom de famille. Cela signifie-t-il que « Haïti n’a pas évolué vers l’Autre » ?
Mais attendez, ce n’est pas tout. Voici la suite de l’intervention de Dany Laferrière : « Souvent, ça se reflète aussi sur la librairie… les gens qui se font des enfants entre eux finissent par lire les mêmes livres ».
Misère ! Quel ton condescendant ! Est-ce que vous nous reprochez de « lire les mêmes livres » quand on lit VOS livres, Monsieur Laferrière ?
(….) Journaldemontreal