Une nouvelle loi rendrait la politique d’immigration du Japon encore plus stricte.
Le Japon a accordé l’asile à moins de 1 % des réfugiés et demandeurs d’asile qui ont déposé une demande en 2019, alors que ce pays possède la troisième plus grande économie du monde. L’Allemagne, dont le PIB est similaire, a accueilli environ 53 % des demandeurs d’asile la même année. Le Japon a besoin de la main-d’œuvre et de la croissance démographique que les immigrants pourraient offrir. Avec une population vieillissante et une main-d’œuvre qui diminue rapidement, les salles de classe de certaines régions rurales du pays sont vides et de nombreuses fermes sont désertées.
L’immigration vers le Japon est en hausse, notamment en provenance des pays d’Asie du Sud-Est frappés par la crise climatique, mais le pays ferme toujours ses portes aux personnes dans le besoin. L’isolement géographique et les dons importants versés au Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés ont longtemps permis au Japon d’échapper aux critiques internationales concernant ses lois restrictives en matière d’immigration. Il est aujourd’hui confronté à une pression croissante des organisations de défense des droits de l’homme pour offrir un refuge à davantage de demandeurs d’asile et de réfugiés – mais au lieu de cela, le parlement japonais envisage une nouvelle législation visant à rendre ses politiques encore plus strictes.
L’année dernière, le ministère de la Justice a formé un sous-comité chargé de faire face à l’augmentation du nombre de demandeurs d’asile et de migrants en détention au Japon. Cette initiative faisait suite à une attention accrue sur ses installations de détention d’immigrants, notamment après la mort d’un migrant nigérian lors d’une grève de la faim dans un centre de Nagasaki en 2019. Le sous-comité a proposé un amendement à la loi actuelle sur l’immigration qui supprimerait les droits des demandeurs d’asile à redemander le statut de réfugié et criminaliserait ceux qui refusent leurs ordres d’expulsion.
Le 19 février, le cabinet du Premier ministre Yoshihide Suga a approuvé les révisions de la loi sur le contrôle de l’immigration et la reconnaissance des réfugiés, et la majorité conservatrice devrait l’adopter. La Diète nationale doit encore voter sur l’amendement, ce qui laisse le temps d’apporter des modifications avant les vacances d’été. L’opposition espère profiter de cette occasion pour faire pression en faveur de modifications, mais pour ce faire, elle a besoin du soutien d’un public japonais peu habitué à défendre des changements politiques à la base.