03/04/2021
Le 13 juillet 1999, le corps sans vie de Mathieu Hocquet avait été retrouvé, la tête fracassée, dans une impasse longeant une zone artisanale de Vierzon.
Dans son verdict, la cour a été convaincue de la culpabilité des accusés. Des peines allant de 12 à 20 ans de réclusion ont été prononcées vendredi 2 avril aux assises du Cher contre quatre hommes accusés du meurtre du jeune Mathieu Hocquet à Vierzon en 1999, un “cold case” relancé 19 ans plus tard grâce à un renseignement anonyme. Les avocats de la défense n’excluent pas de faire appel.
Poursuivis pour “enlèvement, séquestration et détention arbitraire suivie de mort”, ils encouraient la réclusion à perpétuité. Bouchaïb Mohib et Driss Belkhouribchia ont été condamnés à 20 ans de réclusion, Samir Berkani à 18 ans (tous trois se disaient innocents) et Cyril Bourguignon à 12 ans.
Les jurés n’ont pas accordé à Cyril Bourguignon le bénéfice d’une loi concernant les repentis et pouvant réduire leur peine. Ce dernier avait reconnu avoir conduit une voiture qui devait servir à enlever la victime.
Le 13 juillet 1999, le corps sans vie de Mathieu Hocquet avait été retrouvé, la tête fracassée, dans une impasse longeant une zone artisanale de Vierzon. L’autopsie avait révélé que le jeune homme avait été massacré, avant de mourir des suites “d’un hématome sous-dural”, avait rappelé lundi la présidente Audrey Debeugny.
21/03/2021
Longtemps le meurtre barbare de Mathieu Hocquet, battu à mort en juillet 1999 à Vierzon, est resté une énigme. Crime homophobe ? Règlement de comptes ? En 2017, un renseignement inespéré permet l’arrestation de quatre suspects. À la veille du procès, “Marianne” se penche sur cette affaire obscure.
(…) Frappé à coups de pierre et de bâtons, le jeune homme de 22 ans est méconnaissable. L’autopsie atteste de la violence de son agression et révèle une large plaie sur le crâne occasionnée par une pierre et de multiples lésions sur le reste du corps.
(…) L’affaire s’enlise. Désespéré, Serge Hocquet, le père du disparu, placarde en février 2001 des affichettes chez tous les commerçants du secteur et propose une prime à quiconque aurait des informations faisant avancer l’enquête. « Dans ma carrière dans le pénal, c’est une des premières fois ou je vois une partie civile qui s’implique autant », s’étonnait alors son avocate de l’époque, Françoise Gamard. En septembre, la SRPJ d’Orléans est dessaisie au profit d’une cellule spécialement dédiée, composée de sept enquêteurs de la gendarmerie, chargée de tout reprendre à zéro.
(…) Puis, le témoin désigne trois autres suspects : Samir B., Bouchaïb M., surnommé « le barbare », et Driss B., trois individus déjà connus des services de police et de la justice. Bouchaïb, est celui qui cumule le plus de condamnations dont une peine de 7 ans de prison ferme pour violence avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Un meurtre commis 6 mois après celui de Mathieu Hocquet. Les deux autres, incarcérés notamment pour des actes de violence avec armes comptent plus de 16 condamnations à eux deux. Tous se fréquentaient et habitaient Vierzon en 1999.