Profitant du dispositif exceptionnel mis en place au début de la crise sanitaire, certains chefs d’entreprise indélicats se sont engouffrés dans la brèche. Qui sont ces fraudeurs du Covid ? Les journalistes de “Complément d’enquête” se sont procuré un document confidentiel de l’inspection du travail. Il s’agit d’une liste de sociétés suspectées d’avoir indûment perçu des aides de l’Etat au titre du chômage partiel…
[…] La journaliste pioche au hasard dans la liste de l’inspection du travail. Elle ne comporte que des petites PME : entreprises du BTP, petits restaurants, sociétés de chauffeurs de taxi. Parmi elles, cette société de location de voitures qui prétend avoir 10 salariés et a obtenu plus de 44 000 euros au titre du chômage partiel. Pourtant, elle est radiée du greffe, donc n’a plus d’existence légale. En se rendant à l’adresse indiquée, en Seine-Saint-Denis, au nord de Paris, la journaliste tombe sur un petit pavillon. Par une voisine, elle apprend qu’il est inhabité, mais que le courrier est relevé régulièrement. Le pavillon qui sert de boîte aux lettres, le chef d’entreprise qui a disparu sans laisser d’adresse… De quoi douter que ces 44 0000 euros versés par l’Etat aient réellement servi à indemniser des salariés…La journaliste se rend ensuite au siège d’une deuxième société de la liste. Créée à la veille du confinement, elle ferait du transport routier et prétend avoir 9 salariés… alors qu’elle ne les a jamais déclarés. Pourtant, elle a déjà perçu 85 000 euros. A l’adresse indiquée, aucune d’enseigne, pas de camion ni de marchandises, mais un immeuble d’habitation… […]