07/04/2021
Le Conseil de l’éducation de San Francisco a voté à l’unanimité ce mardi la suspension du projet consistant à renommer un tiers de ses écoles publiques, y compris celles portant les noms des présidents George Washington et Abraham Lincoln, mettant ainsi fin à la controverse qui animait les débats depuis plusieurs mois.
En annulant le vote de janvier dernier, le conseil offre un répit à de nombreux San-Franciscains qui s’étaient déclarés outrés par ce projet de changement le nom des écoles publiques, considérant cette procédure comme irrespectueuse du processus de décision habituel.
A contrario, cette décision a bien évidemment été mal reçue par les militants qui espéraient que la ville n’honorerait plus des personnages historiques du pays qu’ils considèrent comme liés à la suprématie blanche, à la colonisation, à l’esclavage et à l’oppression.
Lorsque le conseil avait voté à la majorité absolue ces changements de nom en janvier, Jeremiah Jeffries, enseignant et chef du comité de changement de nom, ravi, déclarait : « Nous poursuivons sans vergogne la suprématie blanche ». Certains étudiants et familles du quartier ont célébré le fait de nouveaux noms puissent mettre en valeur des héros communautaires plus modernes.
« Nous reconnaissons que nous devons ralentir. Et nous devons être davantage à l’écoute de la communauté. Nous travaillons avec des enseignants pour impliquer et éduquer nos communautés scolaires sur tout processus de changement de nom d’établissement », indique Gabriela López, présidente du Conseil, dans un éditorial du San Francisco Chronicle.
01/02/2021
Quarante-quatre établissements de la ville vont changer de nom. Ainsi en a décidé une commission chargée d’éliminer la glorification de personnalités liées à l’esclavage, au racisme ou aux violations des droits de l’homme.
Le conseil des écoles de San Francisco a décidé, mardi 26 janvier, de débaptiser quarante-quatre établissements qui portaient des noms illustres mais désormais sujets à controverse : George Washington, Thomas Jefferson, James Madison et même Abraham Lincoln.
Un tiers des écoles de la ville vont changer de nom. Parmi les bannis : les pères fondateurs de la République qui possédaient des esclaves, les conquistadors ou missionnaires espagnols, les oppresseurs et racistes de tout poil. Mais aussi des figures contemporaines comme la vénérable sénatrice démocrate Dianne Feinstein, maire de San Francisco de 1978 à 1988. « On ne devrait pas donner des noms de personnalités aux écoles, a résumé le conseiller Kevine Boggess. C’est faire des héros de simples mortels. Il faut que la manière dont nous décidons des noms de nos écoles reflète nos véritables valeurs. »
Le school board avait décidé de créer une commission sur la question à l’été 2017 après le défilé de suprémacistes blancs armés à Charlottesville (Virginie) furieux du déboulonnage de la statue du général sudiste Robert Lee.
Le panel était composé de douze personnes, éducateurs, élèves, parents, mais aucun historien : « Surtout pas, a expliqué son président. Les faits historiques sont bien connus et établis. »…