Entre Rachid K. et son voisin antiquaire, les relations ne sont guère au beau fixe. Vendredi, le quinquagénaire était jugé pour avoir craché sur Claude M., et surtout pour avoir jeté de l’huile chaude dans sa direction, depuis la fenêtre de son appartement. « On est en conflit depuis 2016 » expliquera Rachid K. au tribunal qui ajoute, droit dans les yeux, à la présidente Gaelle Olivrot: « J’ai peur que la situation devienne dramatique un jour. Je souhaite déménager ».
D’autres voisins se seraient plaints de Rachid K, qui, d’après eux, jette facilement mégots, mouchoirs usagés et autres détritus par la fenêtre. Mais pour ce qui lui est reproché ce vendredi en comparution immédiate… S’il a bel et bien jeté de l’huile, « c’était un seul verre, elle n’était pas chaude et c’était trois jours avant… »
« Monsieur ne cesse de terroriser le quartier » relèvera en partie civile Me Bertrand Ramas-Mulbach. L’avocat demande un renvoi sur intérêts civils pour chiffrer les dégâts. Mais sans prévenir qui que ce soit, le plaignant a doublé son avocat, déposant une demande de dommages et intérêts : 9000 euros de préjudice matériel et 2000 euros de préjudice moral. Cela crée un instant de flottement à l’audience.
La procureure Julie Leprince retient la culpabilité du prévenu et s’appuie sur un casier judiciaire chargé de cinq mentions pour requérir dix-huit mois de prison dont douze ferme avec maintien en détention.
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En défense, Me Xavier Raes s’étrangle: « Calomniez, calomniez il en restera toujours quelque chose ». L’avocat de la défense note que, depuis longtemps déjà, le propriétaire a fait signer aux deux voisins, un engagement à se respecter mutuellement, « Il y a de l’huile mais qui l’a jetée? Dans ce dossier vous n’avez rien d’autre qu’une accusation sans aucun témoignage ni élément objectif ».
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Me Xavier Raes a obtenu la relaxe de Rachid K.
La Voix du Nord