– Et ça change aussi les modes d’action, vous avez pensé, entre nous, à d’autres modes, comme l’action directe, par exemple ?
– On y pense tout le temps, moi, j’avais écrit un texte sur mon blog qui s’appelait « Résister, mais comment ? » qui faisait un panorama de toutes les façons de résister en expliquant qu’elle s’articulait les unes les autres. Il y a un livre passionnant qui s’appelle « Comment saboter un pipeline ? » d’Andréas Malm, qui raconte que, finalement, dans l’histoire, que ça soit pour les droits civiques, les suffragettes, l’indépendance de l’Inde, en réalité, il y a eu des mouvements non violents que l’histoire a gardés dans ses tablettes et des mouvements d’action directe, qui faisaient toujours attention à ne pas faire de victimes, mais où il y avait du sabotage, des attentats (les suffragettes faisaient sauter des bombes), et que, en réalité, c’est cette action directe, qui instaurait un rapport de force avec le pouvoir…
– qui créait sa propre légalité, en fait.
– qui a permis à la fraction non violente de pouvoir avancer ses pions, et de pouvoir transformer les lois, et de pouvoir transformer la société. Et effectivement, un certain nombre de groupements, notamment anarchistes, comme à Notre-Dame des Landes, qui essayent de réinventer d’autres façons de vivre, oui, ils essayent de recréer leur propre réalité, leurs propres règles, leur propre façon de vivre.
A partir de 7’50 dans l’émission.