Place Stalingrad, sur le bassin de la Villette ou l’avenue de Flandre (Paris, 19e), les nuits se suivent et se ressemblent : perturbées. Dans l’arrondissement, les victimes d’insomnies qui ont répondu au sondage du collectif Droit au Sommeil, réalisé au mois de septembre 2020, pointent comme première source de nuisances nocturnes les consommateurs de crack, cette drogue qui fait des ravages dans le nord-est parisien.
« Nous ne connaissons aucun répit, soupire Aurélie, une jeune mère de famille. Chaque nuit, ce sont des cris, voire des hurlements, des bagarres juste au pied des immeubles. Pendant longtemps, ça m’a réveillée en sursaut, et maintenant, la crainte de les entendre m’empêche carrément de m’endormir. C’est un cycle infernal. Un éternel recommencement… Nous sommes chez nous, confinés, tandis que les toxicomanes ont pris possession de l’espace public. »
[…]Comme à l’arrêt de tram, porte d’Aubervilliers. Là encore, des toxicomanes : « Ils cassent des bouteilles, se droguent sur les bancs et dans les toilettes publiques, assure un riverain interrogé par Droit au Sommeil. Il arrive que les soirées commencent bien, puis, subitement, vers 2 heures ou 3 heures du matin, on entend des cris, et c’est comme ça jusqu’à quatre nuits par semaine. On n’en peut plus. Nous contactons la mairie, la police, qui intervient en permanence et chasse les toxicomanes. Mais ils reviennent inlassablement. »
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