Des manifestations agitent la grande ville du Minnesota depuis la mort d’un jeune homme noir abattu par la police dimanche. De quoi ébranler la présidence Biden ?
Joe Biden est confronté à sa première crise raciale depuis le début de son mandat. De violentes manifestations agitent Minneapolis depuis qu’un jeune homme noir, Daunte Wright, a été abattu par la police lors d’un contrôle routier dimanche. Selon les autorités locales, cet Afro-Américain âgé de 20 ans a été tué “par accident” par une agente qui a “sorti son arme à feu à la place de son Taser” après une altercation.
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Une prise de parole prudente et avant tout symbolique. “L’électorat noir s’est massivement mobilisé pour Joe Biden lors des élections de novembre, donc il y a une attente de justice qui est très forte”, souligne Simon Grivet, maître de conférences à l’université de Lille et spécialiste des États-Unis. Pendant la campagne électorale, l’ancien vice-président n’avait ainsi pas hésité à rencontrer la famille de George Floyd, promettant des “changements dans la police”.
Devenu président depuis, Joe Biden n’en avance pas moins sur une ligne de crête. “Si les manifestations tournent à l’émeute, il sera taxé de laxisme par les républicains. Mais d’un autre côté, s’il ne donne pas des gages à l’aile gauche du parti démocrate, il sera critiqué aussi”, reprend Simon Grivet.
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“Si le sentiment d’injustice persiste dans la communauté afro-américaine, cela finira nécessairement par entacher la présidence Biden, et ce même s’il ne dispose pas de tous les leviers”, estime Romain Huret. Selon la puissante association de défense des droits civiques ACLU, les Afro-Américains représentent 29% des victimes par balles de la police aux États-Unis, alors même qu’ils ne pèsent que 12% de la population totale.