Plusieurs lesbiennes dénoncent les violences qui s’exercent envers elles, au nom du progressisme et de la lutte contre la transphobie.
Il y a des femmes qui aiment les femmes, et qui ne sont pas attirées physiquement par les hommes. C’est ainsi, et ce n’est ni un choix ni une revendication, c’est un état de fait. Naturellement, nous ne haïssons pas les hommes, simplement ce n’est pas sexuellement « notre truc ».
Or, depuis quelque temps, on nous oppose – au sein même de notre famille politique qu’est la gauche – que nous devrions par conviction accepter des relations sexuelles non désirées avec des hommes ayant transitionné.
Nous, signatrices de cette tribune, témoignons avoir vécu des violences sexistes, punitives et sexuelles visant à « corriger » notre orientation sexuelle au sein d’espaces se présentant pourtant comme LGBTQIAP+, ou Queer-TransPédéGouinesNonBinaires. Ce n’est pas une légende urbaine. Ce ne sont pas des cas isolés. Du reste, quand consécutivement à ces agressions, nous entreprenons de créer d’autres espaces pour nous réunir en toute sécurité et ensemble vivre sereinement notre homosexualité, nous subissons encore des brimades (agressions physiques, cyber harcèlement…) de l’extrême droite traditionnelle mais aussi de la part d’activistes qui arborent des symboles visuels de l’antifascisme (le mouvement antifasciste, qui existe depuis longtemps, fait bien sûr un gros travail de résistance, mais nous constatons qu’aujourd’hui, certains fascistes s’en revendiquent abusivement).
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Signatrices :
Camille Girard, auxiliaire de vie
Carole Barthès, graphiste
Chantal Hervouet, cadre de la fonction publique
Claire Raynaud Gauthier, couturière
Muriel Petit, enseignante
Agnès Rakovec, musicienne
Julie Gosselin, informaticienne
Florence-Lina Humbert, journaliste
Sophie Plisson, archéologue
Sarah Masson, doctorante,
Marie Moisdon, formatrice féministe.
Soutien :
Marie-Jo Bonnet, historienne, écrivaine et militante féministe
Pilar Aguilar Carrasco, critique de cinéma et militante féministe
Laurence Croix, psychanalyste et maître de conférence à l’université.
Delphine Girard, professeur de Lettres.