Deux filières d’immigration clandestine, l’une ukrainienne l’autre moldave, ont été démantelées la semaine dernière en Seine-et-Marne, rapporte une source policière ce lundi. Au total, en dix mois d’enquête, l’Ocriest a estimé que le réseau avait ainsi récupéré 500 cartes ADA, soit «entre 1 et 1,2 million d’euros détournés».
Au total, neuf personnes – six Ukrainiens, trois Moldaves – ont été interpellées et écrouées au terme d’une enquête express menée depuis juillet 2020 par l’Office central pour la répression de l’immigration irrégulière et de l’emploi d’étrangers sans titre (Ocriest). «On a été saisi car, depuis deux ans, il y avait une forte hausse, jugée anormale, des demandes d’asile de la part d’Ukrainiens et de Moldaves en préfecture de Seine-et-Marne», a expliqué à l’AFP le chef de l’Ocriest, Xavier Delrieu, dont le service est rattaché à la Direction centrale de la police aux frontières (DCPAF).
Un téléphone et une aide leur étaient ensuite fournis pour déposer leur demande d’asile en préfecture, leur donnant droit à une carte de paiement créditée du montant de l’allocation pour demandeurs d’asile (ADA), soit 420 euros par mois pour un adulte. «Le réseau réexpédiait ensuite les migrants, parfois de force, en Ukraine et Moldavie tout en gardant leurs cartes pendant toute la durée de la procédure de demande d’asile, en général six à huit mois», rapporte M. Delrieu.