Un nouveau projet de loi familiale met en péril les libertés déjà largement fragilisées des femmes en Egypte. Présenté au Parlement égyptien en mars dernier, le texte en question propose effectivement d’imposer aux femmes le statut juridique de “mineures légales“. Celles-ci seraient donc soumises aux autorisations de leurs tuteurs (masculins), même après la prononciation de leur divorce au tribunal.
Une réforme qui, dans le cadre dudit divorce, pourrait directement menacer le partage de richesses et des biens entre (ex) époux et (ex) épouses, mais aussi le droit des femmes divorcées à une pension alimentaire. Ou encore, leur autorité concernant leurs propres enfants. “Les lois familiales en Égypte ont toujours placé les femmes sous tutelle. Elles doivent bien souvent se référer à [l’homme] dans de nombreuses situations quotidiennes”, déplore Hoda Elsadda, présidente de l’association féministe Women and Memory, au Financial Times.
Au final, cette réforme provoquerait “un recul d’un siècle“, si l’on en croit les propos du Centre pour l’assistance légale aux femmes égyptiennes, cité par le quotidien britannique, qui voit là une révision intensément “régressive” et archaïque des droits de la famille dans le pays. On ne peut mieux dire. Et espérer, à l’instar des nombreuses voix citoyennes et féministes qui s’érigent déjà en opposition, que cette réforme ne devienne pas réalité.
Les défenseurs du statu quo affirment que les hommes sont les “gardiens naturels” de la famille car ils sont chargés de la faire vivre. Alaa Mostafa, un avocat, a suggéré lors d’un débat sur la télévision d’État que la campagne en ligne contre le projet de loi était l’œuvre d’organisations féministes soutenues par des fonds étrangers à des fins néfastes. “La tutelle est donnée aux hommes par la religion“, a-t-il dit. “Les hommes égyptiens sont persécutés par les femmes“, a-t-il affirmé. “Je dis aux hommes que la tutelle est votre droit“.
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