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L'”objectivité” et le “culte de l’écrit” sont enseignés aux diplomates canadiens comme des marqueurs de la “suprématie blanche”.

Le budget fédéral de lundi comprenait une expansion massive des programmes fondés sur la race, y compris une nouvelle campagne de collecte de données axée sur la race, des fonds réservés à ce qu’Ottawa appelle les “groupes méritant l’équité” et même un plan visant à donner la priorité aux “entreprises appartenant à des Noirs” pour les achats gouvernementaux.

Il s’agit de l’intensification d’une initiative lancée en 2019, lorsque le gouvernement du Canada a commencé à mettre en place une formation sur l’antiracisme au sein de ses ministères dans le but de lutter contre une bureaucratie fédérale qui, selon lui, était traversée par un “racisme systémique”. L’accent mis par Ottawa sur la formation antiraciste s’est accentué après les manifestations mondiales de Black Lives Matter provoquées par la mort de George Floyd, un homme de Minneapolis arrêté par la police, ce qui s’est traduit par l’affectation de plus de 300 millions de dollars à des programmes d'”équité” dans le budget de 2021.

Grâce à une demande d’information, le Toronto Sun a récemment obtenu l’un des résultats de cette nouvelle poussée : Le matériel de formation antiraciste officiel du ministère des Affaires étrangères. Ce matériel est nettement différent de la formation antiraciste officielle du Canada d’il y a seulement quelques années, qui mettait l’accent sur la tolérance et l’adaptation à un milieu de travail de plus en plus multiculturel. Ces nouveaux supports de cours s’inspirent explicitement de la “théorie critique de la race”, un mouvement en plein essor qui postule que la société occidentale est immuablement entachée par la suprématie blanche et qu’elle doit être confrontée et gérée par une pensée et des politiques “antiracistes” conscientes.

Contrairement aux mouvements anti-discrimination du passé – qui ne recherchaient que l’égalité des chances non entachée de préjugés – les théoriciens de la théorie critique de la race soutiennent que le gouvernement et la société sont si immuablement orientés vers les Blancs que le fait d’ignorer la race est en soi un acte de suprématie blanche destiné à maintenir un statu quo inéquitable. Ou, comme le dit une pancarte de protestation incluse dans les documents de Global Affairs, “si vous n’êtes pas antiraciste, vous êtes complice”.

Promue par des intellectuels publics tels que Robin DiAngelo ou Ibram X. Kendi, c’est une approche qui, ces dernières années, s’est frayé un chemin jusqu’aux plus hauts échelons du pouvoir aux États-Unis, et qui figure désormais dans la formation obligatoire de dizaines de milliers de bureaucrates et d’employés d’entreprises américaines. Et maintenant, c’est une formation obligatoire pour les diplomates canadiens. Voici un aperçu de ce à quoi ressemble la formation à l’antiracisme pour les employés du gouvernement du Canada.

“Si vous n’êtes pas antiraciste, vous êtes complice”.

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Seuls les Blancs peuvent être racistes

L’un des principes majeurs de la théorie critique de la race est l’idée que le racisme n’est pas seulement un préjugé, mais un système complexe et omniprésent conçu pour maintenir les personnes de couleur dans l’ignorance au profit des personnes blanches.

Dans la section “Mythes et faits” qui ouvre le document, il est dit que c’est un mythe que les personnes non blanches soient capables de racisme, celui-ci étant défini comme étant exclusivement le domaine des personnes blanches. Les personnes non blanches peuvent certes exprimer des “préjugés raciaux” (l’exemple fourni est “les Blancs ne savent pas danser”), mais cela ne constitue pas du racisme en raison du “rapport systémique au pouvoir”. “Au Canada, les Blancs détiennent ce pouvoir culturel en raison de modes de pensée eurocentriques, enracinés dans le colonialisme, qui continuent de reproduire et de privilégier la blancheur”, peut-on lire.

C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles l’antisémitisme – un préjugé qui a une longue et ignoble histoire dans la politique fédérale canadienne – n’est pas mentionné une seule fois dans les documents du ministère des Affaires étrangères. Alors que les documents du ministère des Affaires étrangères ne mentionnent pas les Juifs, “Démanteler le racisme” a, par exemple, explicitement indiqué que la théorie critique de la race soutient que les Juifs sont “devenus blancs” et sont donc les bénéficiaires du racisme systémique.

Le “perfectionnisme” et le “culte de l’écrit” sont identifiés comme des marqueurs de la “suprématie blanche”.

Le matériel pédagogique indique que si la plupart des gens associent le terme “suprématie blanche” à des groupes haineux tels que le KKK et les néonazis, il peut également s’appliquer à tout système qui confère un avantage disproportionné aux Blancs. Un glossaire accompagnant les documents donne une définition large de la “blancheur”, affirmant qu’elle est “dynamique, relationnelle et qu’elle opère à tout moment et à une multitude de niveaux”.

Un tableau présentant des exemples de “culture de suprématie blanche” inclut les principes d'”objectivité”, d'”individualisme” et de “culte de l’écrit”. Les documents présentent également le concept de “se relever par ses propres moyens” comme un exemple de “suprématie blanche déguisée”. Le terme “suprématie blanche déguisée”, que Global Affairs adopte de l’Alliance progressiste pour la non-violence Safehouse, est défini comme toute suprématie blanche étant “socialement acceptable”.

Ce point de vue s’est manifesté dans la vie publique canadienne, notamment en octobre, lorsque le premier ministre de la Colombie-Britannique, John Horgan, a été cloué au pilori pour avoir déclaré lors d’un débat électoral qu’il “ne voit pas la couleur”. Dans ses excuses présentées le lendemain, M. Horgan a déclaré : “Je suis désolé. Je ne comprendrai jamais complètement, en tant que personne blanche, la réalité vécue du racisme systémique.” En effet, les documents du ministère des Affaires étrangères citent les phrases “mais nous ne sommes tous qu’une seule famille humaine” et le fait de prétendre “ne pas voir la couleur” comme des marqueurs supplémentaires de “suprématie blanche déguisée.”

“Le racisme est tout aussi grave au Canada”

La citation ci-dessus apparaît dans la section “mythes et faits” qui ouvre le document, dans laquelle il est considéré comme un mythe que “les problèmes de race au Canada sont différents de ceux des États-Unis.” Les participants sont ensuite encouragés à lire une chronique du Huffington Post expliquant plus avant. “Il est vrai que le Canada n’avait pas les lois Jim Crow qui imposaient la ségrégation aux États-Unis”, peut-on lire dans cette chronique. “Mais l’absence de loi ne signifie pas que la ségrégation n’était pas endémique ici aussi”. […]

Toronto Sun

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