Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, va renforcer les moyens humains et technologiques pour lutter contre le terrorisme. S’il affirme que « l’islamisme demeure le plus grand péril et notre main ne tremble pas», son combat est aussi « la mobilisation pour éviter qu’une Région bascule dans le parti de la famille Le Pen ».
Une attaque terroriste a tué vendredi une policière au commissariat de Rambouillet. Une nouvelle manifestation de la menace islamiste ?
Oui. Les mots sont importants. C’est une attaque islamiste. […] Nous avons désormais affaire sur notre sol à des individus isolés, de plus en plus jeunes, inconnus des services de renseignement avant leur passage à l’acte et sans forcément de lien avec des réseaux islamistes constitués. Leur usage systématique d’Internet et des réseaux sociaux plutôt que des moyens téléphoniques classiques rend difficile leur repérage. […]
Mia, enfant de 8 ans, a été enlevée par des survivalistes. Est-ce une nouvelle menace terroriste ?
Je le répète, l’islamisme demeure le plus grand péril et notre main ne tremble pas : depuis 2017, 575 personnes fichées pour radicalisation ont été expulsées de France, dont près de 300 depuis un an, et une vingtaine d’écoles clandestines ont été fermées à la demande du président de la République. Mais un autre type de menace est effectivement là, celle de l’ultradroite, complotiste, survivaliste. Cinq projets d’attentat venant de ces groupes ont été déjoués, dont trois visaient des lieux de culture ou de culte musulmans. Nous surveillons ces individus, comme ceux du commando qui a enlevé Mia, déjà repérés par la DGSI, ce qui a sûrement permis de sauver la fillette. Un autre danger vient de l’ultragauche, dont un passage à l’acte criminel a été empêché en décembre. […]
De manière générale, sur des sujets comme le terrorisme ou la sécurité, je crois que les dirigeants politiques de notre pays devraient soutenir l’action du président de la République, qui, avec des positions courageuses et héritant d’une situation difficile, protège notre pays. […]
Voyez-vous l’enjeu sécuritaire devenir prioritaire dans la campagne présidentielle de 2022 ?
Les Français doivent difficilement comprendre que l’on soit déjà en campagne électorale, en pleine crise sanitaire, à un an de l’élection présidentielle… Et puis il y a d’abord les campagnes régionales et départementales, où tout semble annoncer un haut score du Rassemblement national. Notre combat pour tous les démocrates et tous les républicains doit être la mobilisation pour éviter qu’une Région bascule dans le parti de la famille Le Pen.