04/05/2021
Bien que placée à l’isolement, l’arrivée de cette détenue, prénommée Jennifer, a provoqué des remous dans les rangs des surveillants pénitentiaires, et plus particulièrement chez les agents femmes. La raison ? Les fouilles corporelles.
En effet, si Jennifer a changé d’identité, elle conserve ses attributs masculins. Mal à l’aise à l’idée de voir et de toucher l’appareil génital de la détenue, les gardiennes ont alerté les syndicats.
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Pour l’avocate de Jennifer, Me Marie-Ange Cochard, si elle entend que les surveillantes peuvent être mal à l’aise à l’idée de la fouiller, « elles se doivent d’exécuter les lois ». Et oui, pour l’avocate toulousaine, « concernant les fouilles corporelles, la loi parle d’état civil et non pas d’attributs. Or, ma cliente est une femme aux yeux de la loi. »
Née en 1982, Jennifer est incarcérée à la Maison d’arrêt de Seysses, depuis le 21 juin 2020, pour des faits de « tentative de meurtre » « sur l’homme qui l’aurait violée deux jours avant son passage à l’acte ».
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Actu
21/04/21
Malmenée dans le secteur masculin de la maison d’arrêt de Seysses, une détenue transgenre a finalement obtenu en justice d’être transférée dans le quartier des femmes.
Jennifer (prénom modifié, ndlr) était notamment contrainte de porter des vêtements d’homme par le personnel pénitentiaire, selon ses comités de soutien. Détenue depuis juin 2020, elle subissait les «propos et actes transphobes de la part de nombreux surveillants»
La décision judiciaire pose «un problème au niveau des fouilles», car Jennifer, en pleine transition, a toujours «des attributs d’homme». «On demande à des surveillantes de fouiller une détenue qui a des attributs d’homme» explique le responsable du SPS, qui affirme que «la loi dit que cela doit se faire entre personnes de même sexe». Mardi, le SPS a envoyé une lettre au procureur proposant qu’elle soit transférée au quartier transgenre de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis.
05/03/21
En cette journée du 8 mars, nous réclamons justice pour Jennifer, et pour toutes les personnes trans’, putes incarcérées. On rappelle que le 8 mars est la journée internationale de lutte pour les droits de TOUTES les femmes ! Solidarité avec Jennifer !
Nous sommes ici pour porter la voix d’une femme, que vous avez peut être croisée dans les rues de Toulouse, et qui ne vous aurait pas laissé indifférentEs. Cette femme, c’est notre amie Jennifer, une militante pute, queer et célébrité de quartier. Jennifer n’a peur de rien, c’est une militante qui chassait les putophobes à coup de gode, une sublime blonde avec la jupe la plus courte de tout Belfort, mais aussi notre sœur, notre amie, notre girlfriend. Si aujourd’hui elle ne peut parler en son nom c’est parce qu’elle est incarcérée depuis 9 mois à la prison de Seysses dans la pire des conditions : en isolement dans la prison pour hommes. Jennifer est placée en détention provisoire, elle est poursuivie pour tentative d’homicide contre l’homme qui l’avait violée quelques jours avant. L’accusation de viol n’a d’ailleurs pas été retenue par cette justice sexiste, transphobe et putophobe.
18/10/20
Texte d’appel à soutien et solidarité pour Jennifer, une femme trans’ incarcérée à la maison d’arrêt de Toulouse-Seysses depuis fin juin 2020.