Ils s’appellent Fernand, Alexandre, Yvonne, Kevin ou encore Loïc. Tous se sont engagés corps et âme pour servir leur pays. Certains sont tombés au champ d’honneur. D’autres, comme Fernand, sont rentrés en France, blessés. Pour eux, un deuxième combat commence. Plus caché, plus dur et solitaire. « On a un genou à terre, mais pas les deux, confie Fernand. On est des combattants de la vie. On essaie de se relever. » Ils ont protégé la France au prix de leur sang et font désormais partie des 13 000 blessés que comptent les armées depuis 1993. A l’occasion des cérémonies du 8-Mai, Famille chrétienne a enquêté sur ceux dont on ne parle jamais.
« Les soldats ne sont pas des victimes, ils sont des héros qui acceptent consciemment d’engager leur vie pour défendre la France, ses intérêts et les valeurs qu’elle incarne », assure d’emblée à Famille Chrétienne le général François Lecointre, chef d’état-major des armées. […] Mais les militaires pensent moins à la blessure qu’à la mort. Pourtant, quand elle meurtrit leur corps, elle emporte tout sur son passage : moral, famille, carrière…
Durant une mission, Fernand a vu surgir un véhicule kamikaze. À peine le temps de voir sa vie défiler, de jeter un regard à son frère d’armes et puis, plus rien… Dans le silence qui suit l’explosion, il se croit d’abord mort. Il refait ensuite douloureusement surface. L’adrénaline retombe, une autre guerre débute pour lui. « Je suis un ‘déglingué’ total. On ne se rend pas compte parce que je n’ai rien d’arraché, mais je suis comme un vase en mille morceaux. Je ne redeviendrai jamais comme avant. » […]