C’est un serpent de mer au nom de plante, qui nous a valu bien des questions : l’«opération Ronces». Ce nom apparaît dans Un quinquennat pour rien, livre d’Eric Zemmour paru en 2016 chez Albin Michel : «Pour l’instant, on confine l’armée dans un rôle scandaleux de gardiennage, de protection des édifices religieux, vain et démobilisateur [l’opération Sentinelle, ndlr]. Mais l’état-major de l’armée sait qu’un jour viendra où il devra reconquérir ces terres devenues étrangères sur notre propre sol [les banlieues, selon le polémiste d’extrême droite, ndlr]. Le plan est déjà dans les cartons. Il a pour nom “opération Ronces”. Il a été mis au point avec l’aide des spécialistes de l’armée israélienne qui ont transmis à leurs collègues français leur expérience de Gaza.»
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Bref, si aucun élément solide ne vient confirmer l’existence d’une l’opération Ronces, cela fait (au moins) quinze ans que le sujet de l’intervention de l’armée dans les banlieues est ressassé. Légalement et théoriquement possible, évoquée publiquement avec parcimonie par certains membres de l’appareil de sécurité, une telle intervention est toutefois très loin d’avoir l’appui de la classe politique dirigeante. «Ce serait courir le risque de l’embrasement», objectait Christophe Castaner, alors ministre de l’Intérieur, il y a un an. Or, d’après les textes, seule l’autorité civile peut demander une telle intervention.