Le Somaliland, qui s’est autoproclamé en 1991 république indépendante de la Somalie, figure parmi l’un des Etats les plus pauvres de la planète. « Mais, comparé à la Somalie voisine, ce pays a connu un véritable boom », écrit le « Spiegel », en citant l’installation à Hargeisa de pizzerias, de restaurants de burgers, de cafés, et même d’un Ikea.
Le gouvernement fait preuve d’une relative transparence sur les comptes publics et les transitions politiques se font d’une façon ordonnée, explique le magazine. A côté, la Somalie est un Etat failli de la Corne de l’Afrique, où pullulent pirates et groupes terroristes. Une faillite qui n’a pas été empêchée par les milliards de dollars d’aide internationale.
C’est peut-être la quasi-absence d’aide financière extérieure, faute d’être reconnu par les organisations multilatérales, qui a obligé le Somaliland à se reconstruire seul . Le pays a dû créer un système fiscal pour financer ses dépenses publiques. Pour le magazine allemand, un citoyen payant des impôts s’intéresse plus à la conduite de l’Etat, « ce qui tend à la fois à renforcer la démocratie et à réduire la corruption ».
A la différence de nombre de pays soutenus par les aides extérieures, le Somaliland avec ses quelque 3,5 millions d’habitants a dû développer ses propres institutions dans la santé, l’éducation ou les services sociaux. L’autre explication de cette réussite : le retour des exilés qui ont dû fuir la guerre des années 1990.
Edna Adan Ismaïl, qui fut ministre des Affaires étrangères et qui, à quatre-vingt-trois ans, est toujours active dans des oeuvres sociales après avoir fait construire un hôpital, est l’un des exemples de ce retour d’exilés, avec de l’argent, de l’expérience et une vision. Comme le dit un expert de l’université de Hargeisa, les gens croient dans ce pays. Une réussite qui fait réfléchir.