Un pape inquiet est apparu vendredi 14 mai à Rome, devant les États généraux de la natalité, organisés par les associations familiales italiennes. François a été invité à inaugurer cette journée de réflexion en présence de plusieurs hauts responsables politiques italiens, dont le président du Conseil Mario Draghi et la maire de Rome Virginia Raggi.
« Durant les phases de reconstruction suivant les guerres qui ont dévasté l’Europe et le monde dans les siècles passés, il n’y a pas eu de reprise sans explosion des naissances », a insisté François lors de son long discours. Le pape s’est en effet inquiété pour le « vieux continent », appelé ainsi « non plus en raison de son histoire glorieuse, mais à cause de son âge avancé », a-t-il estimé. « Une société qui n’accueille pas la vie cesse de vivre ! », a-t-il aussi lancé.
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« Je pense avec tristesse aux femmes découragées par leur travail d’avoir des enfants, ou qui doivent cacher leur ventre. Comment est-il possible qu’une femme doive avoir honte du plus beau don que la vie puisse vous faire ? », a-t-il interrogé. Avant d’ajouter : « Ce n’est pas la femme, mais la société, qui devrait avoir honte. » « Le taux de natalité dramatique et les chiffres effrayants de la pandémie appellent au changement et à la responsabilité », a-t-il encore affirmé.
Ce n’est pas la première fois, loin de là, que François fait part de sa vive préoccupation pour la situation démographique de l’Europe, et plus particulièrement celle de l’Italie. « Un sociologue italien me disait l’autre jour, en parlant de l’hiver démographique en Italie, que d’ici 40 ans nous devrons “importer” des étrangers pour qu’ils travaillent et paient des impôts pour nos retraites…, avait-il affirmé dans l’avion qui le ramenait début mars de son voyage en Irak, en répondant à une journaliste française. Vous les Français, vous avez été plus rusés, vous avez depuis 10 ans une loi qui soutient les familles et votre taux de natalité est très important… »
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La Croix