15/05/2021
Ryszard, chauffeur polonais, était parmi eux. Il témoigne.
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Encore sous le choc, il raconte : « Cette nuit, j’allais au port. À 3 h10, alors que j’étais à environ 1,5 km du port, j’ai vu un groupe d’au moins 100 personnes. Au début, j’ai pensé qu’un bus était en panne et que les gens attendaient sa réparation. Mais je me suis vite rendu compte que c’était des migrants. » À cause d’un barrage sur la route, réalisé avec des morceaux de bois, Ryszard, a dû s’arrêter. « Une fois à l’arrêt, ils ont jeté des cailloux sur les véhicules, poursuit-il. Honnêtement, j’avais peur pour ma vie. » Finalement, il a réussi à atteindre le port où la police a rejoint les chauffeurs. Son camion, comme ceux de ses collègues, a eu la vitre du pare-brise fortement dégradée, son rétroviseur abîmé. On voit également des impacts sur sa cabine. Au total, une dizaine de poids lourds ont été endommagés cette nuit et un chauffeur a été blessé.
L’absence de la police pointée
Mais ce qui frappe le plus Ryszard, c’est l’absence de la police. « Il n’y avait personne ! », s’exclame-t-il. Ses collègues acquiescent. « Cela fait dix ans que je vais en Angleterre. Hier, je m’attendais à ce qu’il y ait plus de police et là, personne. Pas comme d’habitude », ajoute l’un d’entre eux. « Le pire, c’est qu’ils n’ont arrêté personne. Ils les ont relâchés. Ce n’est pas normal », regrette Ryszard.
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14/05/2021
Nuit mouvementée en effet au port, puisque une centaine de migrants a tenté de s’introduire sur le site du port en découpant un grillage au niveau du chantier de Calais Port, auquel nous n’avons pas été autorisés à accéder. Les migrants avaient par ailleurs installé des planches de bois et des détritus en travers de la rocade portuaire dans le but de bloquer les poids lourds.
Si les autorités parlent dans un premier temps d’une intrusion, le président de la Société d’exploitation des ports du Détroit (SEPD), Jean-Marc Puissesseau, parle lui d’une tentative.
Des projectiles ont été lancés par les migrants et un chauffeur routier en ayant reçu un a été blessé. Il a été conduit à l’hôpital de Calais pour des points de suture. Par ailleurs, une dizaine de bâches de camions ont été abîmées, communique la préfecture du Pas-de-Calais. Les forces de l’ordre sont intervenues rapidement, Les migrants avaient pris la fuite à leur approche, il n’y a donc pas eu d’interpellation. Le retour au calme a eu lieu vers 4 heures du matin. Le trafic ferry n’a pas été perturbé.
Du côté de la SEPD, c’est le dépit qui domine : « Ça va pas, ça va pas, ça va pas… Ça recommence, y en a marre, a réagi Jean-Marc Puissesseau, son président. Ce n’est pas la peine que l’on fasse tous les efforts, si derrière on a une image polluée, détruite par les migrants, qui ne sont d’ailleurs pas interpellés ! »
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La Voix du Nord