(…)Par ailleurs, « l’étude traduit un discours général assez raide vis-à-vis du phénomène migratoire, alors que c’est la première année que nous testions ce sujet », admet Eric Thuillez, porte-parole du Labo de la fraternité, le collectif qui regroupe des associations de cohésion sociale. « Mais, comme pour le reste, on peut pointer des ambiguïtés », relève-t-il. En effet, si 71 % des sondés jugent qu’il y a suffisamment d’immigrés en France et qu’en accueillir davantage n’est pas souhaitable, ils sont aussi 73 % à reconnaître que les travailleurs immigrés occupent des métiers dont les Français ne veulent pas.
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Un point de vue paradoxal que l’on retrouve de façon emblématique autour de la notion de diversité. Dans un mouvement quasi unanime, 91 % des sondés décrivent la France comme « un pays de diversité » — en augmentation par rapport aux années précédentes. Mais quel jugement portent-ils sur ce constat ? 85 % la désignent comme « une bonne chose », là encore en hausse dans la durée.
Ce qui n’empêche pas ensuite 74 % des répondants d’affirmer que la diversité crée « des problèmes, des conflits », 55 % de la juger inquiétante, quand 68 % la présentent pourtant comme « une force pour le pays ». Face à ce tableau contrasté, une certitude : à un an de l’élection présidentielle, vivre ensemble suscite, dans notre pays, des sentiments aussi complexes que contradictoires….