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La droitisation n’est pas un épiphénomène…
On parle beaucoup de recomposition politique en France, mais, en fait, il s’agit d’une droitisation. Le mouvement est enclenché depuis une vingtaine d’années. En 1988, au premier tour de la présidentielle, Jean-Marie Le Pen recueillait 14,4 % des voix, et on croyait ce score conjoncturel. Mais, en 1995, le leader du FN est à 15 %. En 2002, il atteint le second tour. En 2005, plus de 55 % des électeurs rejettent le traité constitutionnel européen, contre lequel Le Pen, Dupont-Aignan, Mélenchon, Bové, Besancenot ont fait campagne. En 2012, on l’a peu relevé, Marine Le Pen réalise le meilleur score du FN au premier tour d’une présidentielle par rapport au nombre d’inscrits ; le Front national poursuit donc son ascension malgré le départ du fondateur. En 2017, elle est au second tour, avec un score supérieur de 14 points à celui de son père en 2002. En 2022, la surprise ne viendrait plus de la présence mais de l’absence de Marine Le Pen au second tour. La droitisation du pays est un mouvement profond.
Les valeurs [qui émergent] sont la sécurité et la question de l’immigration, qui est très présente (évidemment son rejet), la peur de l’islam (très présente également), la question de la responsabilité individuelle, de l’entreprise et du marché par rapport à l’Etat…
6’45.
Chez les jeunes, la droitisation est encore plus forte, c’est une chose étonnante et contre-intuitive, les 18-24 ans et les 25-34 sont encore plus droitisés que le reste de la population et en particulier que leurs aînés de 65 ans et plus.
8’20.