FFF : Fédération Française de Football
Contexte : affaire des quotas révélé par Médiapart en 2011.
Laurent Blanc lui s’excuse et parle des « critères techniques » et non pas « ethniques »
A l’occasion d’une conférence de presse improvisée à l’hôtel Le Régent, Laurent Blanc a joué les pompiers, au lendemain des révélations sur un éventuel projet de quotas discriminatoires dans le monde du football français. Le sélectionneur français a tenu à l’assurer, il n’a « jamais entendu parler de projets de quotas en fonction de la race ou de la nationalité », contrairement aux informations avancées par Mediapart. Pour le site d’information dirigé par Edwy Plenel, Laurent Blanc aurait, en accord avec des dirigeants de la Fédération française de football (FFF), « approuvé dans le plus grand secret le principe de quotas discriminatoires officieux dans les centres de formation de la fédération ».
Directement visé par les accusations de Mediapart, Laurent Blanc refuse d’être associé à de telles pratiques – ce serait « contraire à (ses) valeurs » – et affirme même qu’il faut « punir » ceux qui auraient pu promouvoir une telle initiative. Après avoir égratigné le nom de son détracteur – « Media…comment déjà ? » –, le sélectionneur de l’équipe de France de football a reconnu avoir participé à une réunion le 8 novembre, « la seule (qu’il ait) eue avec la Direction technique nationale ». Il s’agissait alors de « parler d’un projet de jeu, de ce que la formation doit mettre en place pour avoir les meilleurs résultats dans cinq ans ».
Des mesures ségrégationnistes pourraient-elles favoriser ce projet de jeu ? L’entraîneur des Bleus veut s’intéresser à des « critères techniques » et non pas « ethniques ». La « sélection chez les jeunes en France » étant trop orientée vers « les aspects physiques et athlétiques », Laurent Blanc assure que des joueurs comme Xavi et Iniesta (champions du monde avec l’Espagne) « auraient sans doute eu du mal à percer » s’ils avaient évolué dans l’Hexagone. Or « il nous faut des petits, qu’ils soient blancs ou de couleur ». Pour Mediapart, Laurent Blanc se serait posé le problème en d’autres termes le 8 novembre : « Les Espagnols, ils disent “Nous, on n’a pas de problèmes. Des blacks, on n’en a pas.” »
Malgré les démentis multiples apportés vendredi, Mediapart assure « maintenir l’intégralité de ses informations et l’exactitude des propos rapportés ». L’équipe du site d’information a même vu une « défense bancale » dans les « réactions indignées » du monde du football français. François Blaquart, nouveau patron de la Direction technique nationale, et Laurent Blanc attendent désormais de la rédaction de Mediapart qu’elle publie les documents qui prouverait ses affirmations.
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