La nouvelle procédure d’admission à Sciences-Po, qui vise à démocratiser davantage l’accès à l’institution, a-t-elle connu quelques loupés ? Des candidats non admissibles réclament plus de transparence dans la nouvelle procédure de sélection défendue par la direction. La grande école, désormais intégrée à Parcoursup, changeait cette année les règles du jeu. Terminé les épreuves écrites. Place à un examen sur dossier, puis à un oral à distance, entre le 12 et le 22 mai, pour les candidats admissibles. Sur les réseaux sociaux, un jeune s’est pourtant vanté d’avoir franchi la première étape sans avoir fourni tous les écrits exigés. De quoi déclencher une salve de critiques…
Sur le papier, les 800 examinateurs mobilisés devaient en effet évaluer trois blocs d’épreuves (chacune sur 20) figurant au dossier : résultats au bac, bulletins depuis la classe de seconde, et trois exercices écrits (lettre de motivation, activités et centres d’intérêt, essai). Pour être admissible, il fallait atteindre 45 sur 60. “J’ai travaillé cinq mois sur la partie ‘écrits’, et ça ne comptait pas?“, s’insurge une brillante élève recalée malgré une moyenne dépassant les 18 en terminale et de multiples engagements. “Je ne suis même pas sûre que mes textes aient été lus!”, tempête un autre. Et certains songent à déposer un recours.
Les candidats écartés pointent aussi des consignes différentes concernant la longueur des écrits : par exemple 1.500 caractères maximum pour décrire son parcours personnel selon Sciences-Po, 4.000 selon Parcoursup. […]
Un habitué s’interroge malgré tout : “Comment évaluer une lettre de motivation? Comment savoir qui a vraiment rédigé les écrits? Si un candidat affirme qu’il aide sa voisine handicapé et fait des maraudes avec le Samu social, comment vérifier?” Sciences-Po a beau avoir formé tous ses examinateurs, défini une grille d’évaluation, et soumettre chaque dossier à deux évaluateurs, certains regrettent déjà l’ancien concours et la suppression des épreuves écrites.