Alors que les armes se sont tues à Gaza après l’entrée en vigueur vendredi d’un cessez-le-feu qui a mis fin à 11 jours d’une guerre meurtrière entre l’armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas, l’ombre de l’Iran plane sur le conflit.
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Quand cela concerne Israël, le Hamas et l’Iran « ont besoin l’un de l’autre au même degré », estime M. Eshnaiwer. « Leur partenariat est mutuellement bénéfique », ajoute M. Vatanka. Toutefois, ils n’ont pas d’objectif commun concernant l’État hébreu. « Le Hamas, en tant que mouvement de résistance palestinien, lutte pour mettre fin à l’occupation israélienne. L’Iran vise à créer un équilibre de dissuasion contre Israël pour être une puissance régionale afin d’intervenir dans la politique mondiale », précise Raëd Eshnaiwer. C’est ainsi que la République islamique intervient en Irak, en Afghanistan, en Syrie, au Liban, à Bahreïn… « Ces interventions dans les différents pays (notamment en Syrie) sont implicitement rejetées par la direction du Hamas, qui a quitté la Syrie en 2012 », ajoute l’expert.
En gros, le Hamas compte rester indépendant vis-à-vis de ses alliés. « Il n’accepte aucun soutien conditionnel, ni de l’Iran ni de personne d’autre. Le Hamas a un haut niveau d’indépendance dans la prise de décision », insiste M. Eshnaiwer. D’où la multiplication des alliances avec d’autres pays. « Téhéran n’est pas en position de dicter sa volonté au Hamas, surtout que le mouvement islamiste a d’autres partenaires prêts à le soutenir comme le Qatar et la Turquie et, dans une moindre mesure, l’Égypte », conclut de son côté M. Vatanka.