À Marseille, un lieu de culte salafiste résiste depuis cinq ans, malgré les injonctions répétées des autorités.
Nul n’arrive par hasard à Consolat. Trouver cette mosquée des quartiers nord de Marseille tient du jeu de piste postmoderne, à travers un enchevêtrement de routes au bitume fatigué. Coincées entre un coude de l’autoroute A55 et une voie ferrée s’élèvent une dizaine de barres HLM frangées de parkings. Bienvenue à Consolat : ses 7.500 habitants, son alimentation générale et sa mosquée. À première vue modeste et paisible, le lieu de culte – dans les anciens locaux d’un club de foot – est pourtant bien dans le viseur des autorités.
Signe particulier : elle apparaît, avec d’autres mosquées signalées un peu partout en France, dans une note confidentielle des renseignements territoriaux sur la lutte contre le fondamentalisme islamiste : “Si la majorité des dirigeants des mosquées ciblées tentent de redorer leur image, une minorité a décidé de contre-attaquer l’État.” Parmi ces irréductibles : “Les représentants de la mosquée salafiste Consolat [qui] maintiennent leur lieu cultuel en dépit d’un arrêté de fermeture.”
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Qui sont donc les “acharnés” de Consolat? Nos sollicitations pour les rencontrer sont restées vaines : numéros sonnant dans le vide, président aux abonnés absents, trésorier silencieux… Le grand flou flottait aussi sur place le jour de notre passage. À 17 heures, le volet métallique fermant le lieu s’est levé, comme tous les après-midi selon plusieurs fidèles croisés sur place. Un vieux monsieur nous invite même gentiment à jeter un œil à l’intérieur, fier de montrer que seul un tapis de prière sur deux est utilisé, “par respect des règles anti-Covid”.
La France a basculé dans la dictature, une propagande est menée contre les musulmans
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